«C’est un idéal de vie plutôt que du management »
Questions à Pierrick Lefranc, président-directeur général d’Ipsen Pharma Biotech à Signes
Depuis cinq ans qu’il est arrivé à Signes, Pierrick Lefranc est passé de directeur ingénierie et investissement à président du site il y a deux ans. Par sa volonté le site a adopté un modèle de lean management japonais, le Shingo, fondé sur l’amélioration continue.
Quelle est votre stratégie que vous appelez « One Ipsen » ?
C’est un idéal de vie plutôt que du management, un art de vivre. C’est une politique de désinhibition. Notre drapeau, notre emblème, c’est l’ensemble de nos salariés qui figurent en photo. On est fier de notre site et d’appartenir à Ipsen. Les salariés jouent un rôle essentiel par l’échange et la bienveillance au coeur de notre site.
Quel est votre objectif ?
On a basé toutes nos stratégies sur les salariés, ils sont entièrement embarqués dans nos décisions pour rendre le site pérenne sur dix à trente ans. On veut cent pour cent d’adhésion pour déployer cette stratégie. Notre objectif en est de doubler la capacité de production avec les mêmes effectifs. Les salariés ont signé à l’unanimité cette charte. C’est un peu leur entreprise. Dans cette promesse audacieuse, nous nous engageons en à recruter tous nos intérimaires, sans distinction.
Comment ça marche ?
On change régulièrement les organisations : le comité de direction, l’équipe en charge de la transformation, les leaders de la transformation du site, on essaye de gommer cette hiérarchie. L’important pour nous est d’avoir des gens responsables, avec une clarification des rôles et une implication forte. Nous avons mis en place des tableaux de valorisation sur lesquels les salariés peuvent émettre leurs idées. Ce sont ainsi plus de mille idées générées par an qui rapportent de l’argent à l’entreprise, du bien-être au travail, qui luttent contre le gaspillage… Par exemple, on avait beaucoup d’accidents au travail. On a investi dans des barrières de sécurité, boucher des trous mais on en avait toujours. Depuis la mise en place de notre stratégie, nous n’avons connu aucun accident depuis trois ans, c’est un record. De la même façon, nous avons expliqué aux salariés qu’ils ne fabriquaient pas des médicaments mais qu’ils soignaient des gens, que la génération d’idées pouvait profiter à l’entreprise et la rendre plus compétitive.