Nice-Matin (Cannes)

Où est Charly ? Sur TV Pitchoun mais sans Lulu !

Presque dix ans après l’arrêt de la célèbre émission Hit Machine, Charly, sans Lulu, est de retour à la télévision aux commandes d’Allô Papa Tango Charly sur la jeune chaîne basée au Cannet

- PROPOS RECUEILLIS PAR MAXIME ROVELLO mrovello@nicematin.fr

Il s’appelle Charly et c’est sans son compère Lulu qu’il réapparaît à l’antenne. Le duo avait fait les belles heures du Hit Machine, « le samedi, en compagnie, d’un public en folie », comme le laissait entendre l’hymne de l’émission. Une dizaine d’années qui ont marqué une génération. Fraîchemen­t revenu des États-Unis, c’est en solo – ou plutôt entouré d’une nouvelle équipe – que Charly Nestor refait surface sur la chaîne musicale pour enfants TV Pitchoun. Un nouveau challenge dans lequel il s’engage en toute humilité.

Vous voilà pilote de la matinale de TV Pitchoun, comment cela s’est passé ?

De la plus simple des façons. Il y a plusieurs mois, j’ai reçu un appel de Laurent [Brochet, le directeur de Pitchoun Médias. Ndlr] me disant : « J’aimerais vous rencontrer ». On ne se connaissai­t et on ne s’était jamais croisé mais j’ai accepté de le rencontrer. Il m’a expliqué tout le concept de TV Pitchoun. On a discuté des programmes mais la question de l’antenne est venue bien plus tard. Quand il m’a proposé de faire la matinale, je ne m’y attendais pas. J’ai dit oui.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet?

Sincèremen­t, presque tout. Tout ce que Laurent Brochet m’a expliqué m’a séduit, à commencer par sa personnali­té car la télé c’est aussi une histoire d’Homme. On peut avoir le meilleur projet du monde, si humainemen­t ça ne passe pas, ça ne peut pas fonctionne­r. Laurent m’a aussi parlé de ce qu’allait devenir la chaîne dans les années à venir. La longévité, le côté marathon, ça me plaît. J’ai eu un coup de foudre profession­nel. Ça ne m’est pas arrivé souvent. Je l’ai eu avec Lulu, je l’ai aussi avec Laurent.

Parlez-nous de cette nouvelle émission que vous animez ?

Allô Papa Tango Charly est diffusée tous les jours, de  h  à h. C’est globalemen­t une émission de divertisse­ment qui s’adresse à tous. Les notions de tranche d’âge, je préfère laisser ça à Médiamétri­e. Je fais une émission pour tout le monde, tout en sachant que je m’adresse à des enfants. À mes côtés, il y a six jeunes chroniqueu­rs qui viennent apporter toutes sortes d’info. Ils ont la fougue et moi j’essaye d’apporter mon expérience car ils n’ont jamais fait de télé avant. C’est un très beau mélange.

On a l’impression que vous en êtes le premier diverti ?

Je pars du principe que si je ne m’amuse pas, je n’amuse pas les autres. Ça a toujours été notre philosophi­e avec Lulu. Les chroniqueu­rs l’ont bien compris et on s’entend bien là-dessus.

Presque dix années sans faire d’antenne, pas trop de pression ? Ça vous manquait ?

Non, l’antenne c’est un peu comme le vélo, ça ne s’oublie pas mais il faut s’adapter à ce qu’il se fait aujourd’hui. En revanche, ça ne me manquait pas vraiment. Je suis un enfant gâté de la télé. Toutes les émissions sur lesquelles j’ai travaillé ont fonctionné. Je ne veux pas me la jouer mais c’est le cas. Que ce soit Sacrée soirée ou Ciel, mon mardi !, Coucou c’est nous ! ou Hit-Machine, elles sont presque toutes devenues cultes. Donc ça oblige à une certaine exigence pour la suite. Avec un projet comme celui de Pitchoun TV, je suis sûr de ne pas décevoir, à commencer par moi-même.

Travailler sur une chaîne pour enfants, c’est un nouveau challenge ?

Oui, je suis un homme de challenge. J’ai déjà travaillé sur des émissions jeunesses sur France . Le rythme était très soutenu et donc je connais la mécanique. Toutes les choses profession­nelles que j’ai réalisées, c’était des challenges pour moi, c’est mon moteur. Je sais déjà qu’Allô Papa Tango Charly, qui a commencé miseptembr­e, ne sera plus du tout la même émission en juin. Elle va être dingue.

Une chaîne basée dans le Sud de la France peut concurrenc­er les chaînes de la capitale ?

À partir du moment où vous êtes sur un réseau, Orange par exemple, vous êtes une chaîne nationale. Donc ça ne se joue pas à la géographie. Bien au contraire, c’est plutôt un avantage. C’est un peu un sas de décompress­ion. J’ai toujours pensé que la télé et le cinéma auraient dû être dans le Sud. Il fait un meilleur climat [rires].

Dix ans après le Hit Machine, on vous parle encore de cette période ?

Tous les jours ! [rires] On ne se rendait pas vraiment compte, à l’époque mais M était une petite chaîne. Mais tout a pris des proportion­s énormes. Les artistes qu’on voyait à la télé venaient sur notre plateau. Je me disais : « Ce n’est pas possible, ce n’est pas le vrai Johnny ? ! C’est un sosie d’Elton John ? ! ». Depuis que l’émission s’est arrêtée, il n’y a pas un jour sans qu’on ne m’arrête dans la rue et qu’on me parle du Hit Machine. Je me demande encore ce que j’ai fait de spécial pour susciter ces réactions.

Vous vivez toujours à Miami ?

J’ai toujours ma maison là-bas mais j’ai fait un choix. Avant de tirer complèteme­nt le rideau, je pense que j’ai encore des choses à faire en France. J’ai adoré vivre à Miami ces seize dernières années. Peut-être qu’il est temps d’appliquer ce que j’ai appris làbas en France.

Vous avez été patron de chaîne à Miami, c’est un avantage pour TV Pitchoun ?

Oui, bien que ce ne soit pas pareil là-bas. J’ai appris plein de petites choses, notamment l’importance de la technique. La télé est un ogre. Quand on est animateur, on se contente de faire son émission mais de l’autre côté, il y a quelqu’un en panique pour compléter une grille de programme. Il n’y a jamais de répit. Je plains Laurent Brochet [rires].

Vous avez produit des artistes français là-bas ?

Je suis le premier, et je m’en vante, à avoir produit Gad Elmaleh aux États-Unis. C’était en , nous étions dans le même restaurant. Je suis allé à sa table pour lui dire de venir jouer son spectacle à Miami. Il s’est moqué de moi mais j’ai réussi à convaincre son père qui m’a donné le feu vert. J’ai réussi à convaincre le directeur d’un théâtre de Miami qui ne connaissai­t ni moi ni Gad. Résultat : c’était un triomphe. Nous avons réitéré l’expérience plusieurs fois ensuite. Tout simplement car il y a aux ÉtatsUnis cette culture du « je veux, je fais ! ». Aucun comique français n’était venu avant lui.

Vous avez produit Johnny Hallyday également. Vous avez écouté le dernier album ?

Je n’ai écouté que J’en parlerai au diable. J’ai besoin de temps pour écouter le reste. Je m’exprime très peu sur ce sujet car Johnny m’a tellement impression­né dans ma vie. J’ai des fragments de souvenirs qui sont exceptionn­els. Quand il a accepté de venir au Hit Machine, on était comme des enfants. Il nous avait convoqués dans sa loge, avec Lulu, pour nous demander s’il pouvait passer en premier dans l’émission car Laetitia était malade et il voulait rentrer plus vite à la maison. Pour nous, il n’avait même pas besoin de poser la question. De là est née une véritable admiration pour le personnage. Ces histoires autour de l’héritage m’attristent énormément mais j’essaye de rester en dehors, car ça ne me regarde pas.

Allô Papa Tango Charly. Tous les jours, de 7 h à 8 h 15 sur TV Pitchoun. Canal 88 sur les livebox ou www.tvradio-pitchoun.fr

‘‘ Je suis un enfant gâté de la télé ” ‘‘ Cette émission ne sera plus la même en juin”

 ??  ??
 ?? (Photo Gilles Traverso) ?? Charly Nestor a rejoint la chaîne de télé musicale pour les enfants, imaginée par Laurent Brochet et installée au Cannet.
(Photo Gilles Traverso) Charly Nestor a rejoint la chaîne de télé musicale pour les enfants, imaginée par Laurent Brochet et installée au Cannet.

Newspapers in French

Newspapers from France