Nice-Matin (Cannes)

Capozzuca: «En France, il y a beaucoup plus d’impacts»

À vingt-cinq ans, le deuxième ligne argentin, Juan Cruz Capozzuca, découvre cette saison la France et la Fédérale 1 sous le maillot du ROG, après une saison passée à Almería en Espagne

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN BOISAUBERT

Il a débarqué tout droit d’Argentine fin septembre. Un saut dans l’inconnu, pour une deuxième expérience en Europe, après une saison déjà passée sur les bords de la Méditerran­ée, dans le sud de l’Espagne, à Almería. À vingt-cinq ans, Juan Cruz Capozzuca, ancien grand espoir du rugby argentin et du PLADAR, un programme de haut niveau mis en place par la fédération argentine de rugby, a donc débarqué du côté de Grasse, avec la ferme intention de s’imposer et de prendre un nouveau départ, en France, dans un pays où bon nombre de ses illustres compatriot­es ont embrassé des carrières exceptionn­elles, à l’image des Juan Martin Hernandez, Augustin Pichot ou Patricio Albacete. Juan Cruz Capozzuca, lui, ne parle pas encore français et n’a pour l’instant disputé que quelques minutes sous le maillot du ROG, en Fédérale 1. Mais pendant près d’une heure, dans la vétuste salle de musculatio­n de Perdigon, juste avant l’entraîneme­nt, le deuxième ligne a répondu à nos questions, dans sa langue natale. Extraits.

Juan, la France, la Côte d’Azur, Grasse, ça vous plaît ?

Pour le moment, tout se passe à merveille. Je me sens très bien à Grasse. Le club et mes coéquipier­s m’ont très bien accueilli et m’ont tout de suite mis dans les meilleures dispositio­ns pour que je puisse m’intégrer le plus rapidement possible.

Racontez-nous vous premiers pas en France. L’Argentine ne vous manque pas trop ?

Je suis arrivé seul, fin septembre. Ma famille et mes amies me manquent, bien

‘‘ sûr. Mais venir ici, c’est ce que je voulais vraiment. Je ne regrette pas mon choix. En Argentine, malheureus­ement, je ne peux pas le faire. Je suis installé à Grasse. En dehors du rugby, j’aime aller à la musculatio­n et m’entraîner encore et encore. J’aime aussi partir à la découverte des villes de la région. Je veux en voir le plus possible !

Pourquoi ce choix de rejoindre la Fédérale ?

Grâce à mon agent, qui a proposé mes services à plusieurs clubs, j’ai eu une propositio­n du Rugby Olympique de Grasse. Je n’ai pas hésité une seule seconde. Après une saison en Espagne, du côté d’Almería, j’avais besoin d’un nouveau défi. Ici, tout est réuni pour que je puisse m’épanouir. En plus, j’adore la ville et la région.

Quelle est la différence entre le rugby argentin et celui pratiqué en Europe?

En Argentine, le rugby est amateur. Tu ne peux pas en vivre. Tu dois travailler à côté et il est très difficile d’avoir un travail qui te permet de t’entraîner et d’aller à la salle de musculatio­n. En Espagne, j’ai eu la chance de connaître ma première expérience comme joueur semi-profession­nel. Et cela m’a conforté dans mon idée de vouloir m’imposer en Europe pour essayer de vivre du rugby. Le rugby, c’est ma passion, ma vocation.

Et dans le jeu ?

En Argentine, le niveau est bon. Semblable au niveau européen. Mais le jeu est très rapide, bien plus qu’ici. En France, il y a beaucoup plus d’impacts et de coups.

Que pensez-vous du niveau de la Fédérale  ?

Le niveau me paraît très bon. Et celui du ROG aussi. Nous avons une belle équipe. Nous devons juste trouver des automatism­es. Les gars n’ont pas eu beaucoup de chance depuis le début de la saison, entre les blessures et les suspension­s. Mais je suis certain que tout cela est derrière nous.

Il y a beaucoup d’argentins dans le rugby français…

(Il sourit) Parce que le niveau est bon ! J’aimerais d’ailleurs rester en France pour pratiquer le rugby. C’est mon objectif. Il faut toujours viser haut et regarder loin pour progresser. Il ne faut pas baisser les bras. Je vais voir comment se déroule la saison. Pour l’instant, je ne sais pas encore si je vais poursuivre au ROG ou dans un autre club. Mais pour le moment, je suis focalisé sur le ROG.

Avez-vous un modèle ou des joueurs que vous prenez comme exemple ?

Je n’ai pas vraiment de joueurs préférés. Mais je regarde tous les deuxième lignes. J’aime m’inspirer de chacun. Je regarde beaucoup de matchs.

Quel type de joueur êtes-vous ?

Je suis un deuxième ligne assez rapide pour mon poste. Mon point fort, c’est la défense. J’adore ça !

Le rugby, c’était une évidence depuis tout petit ?

J’ai commencé le rugby tout petit, à l’âge de huit ans, à Pueyrredon, mon club de coeur. Un jour, j’ai eu la chance d’assister à une rencontre et j’ai tout de suite accroché. Je voulais jouer au rugby. Je ne pensais qu’à ça. Mais ma mère ne m’a pas laissé faire. Elle trouvait que le rugby était un sport agressif et dangereux. Mais j’ai tellement insisté qu’elle a fini par craquer. C’est depuis ce jour que tout a commencé. Ma mère n’apprécie toujours pas que je fasse du rugby, mais avec le temps, elle s’est rendu compte que ce sport transmet énormément de valeurs. Pas seulement sur le terrain, mais aussi et surtout dans la vie.

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(Photo Patrice Lapoirie)

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