La promotion, à l’avantgarde technologique
Zoom C’est dans la promotion immobilière que les axes d’évolution technologique ont été les plus significatifs. État des lieux
Comme le rappelle la FPI, dans un rapport consacré au digital dans la promotion immobilière, la data aura de nombreux impacts sur la façon de gérer les projets de construction, qu’il s’agisse du cycle de vie direct du programme, à l’ensemble des éléments techniques, logistiques, administratifs, commerciaux et clientèle qui gravitent autour. Ainsi, de nombreux métiers dits auparavant de « terrain » muteront ou intègreront une grande part d’analyse en bureau et les usages seront profondément modifiés à plusieurs niveaux.
Des rapports évolutifs
L’analyse met tout d’abord en avant la modélisation 3D, qui prend toujours plus d’importance. Déjà très utilisée par les professionnels dans la conception et la visualisation à but promotionnel notamment, elle devient aujourd’hui accessible au grand public et se démocratise : la vidéo 3D, les casques de réalité virtuelle, les dispositifs d’immersion, etc., pourront servir au client, qui suivra ainsi l’évolution du chantier. Viennent ensuite les nouvelles plateformes de liens, qui prennent une place prégnante dans le rapport à l’immobilier. On distingue ainsi trois formes de plateformes : celles qui se positionnent sur le même métier que les acteurs traditionnels, en se focalisant sur l’usage et l’expérience utilisateur (exemple : BlaBlaCar, Amazon), celles qui sont au carrefour des acteurs traditionnels et de leurs clients pour délivrer des services ciblés (exemple : SeLoger.com, Booking. com), et les plateformes qui viennent en complément des offres des acteurs classiques, délivrant des astuces supplémentaires (exemple : TripAdvisor, AlloResto). L’enjeu est ici de mutualiser l’expertise professionnelle traditionnelle avec ces outils, pour offrir un service complet, flexible, interactif et sur mesure. La personnalisation est d’ailleurs un autre enjeu majeur, puisque la relation client deviendra toujours plus pointue. En effet, les clients étant ultra connectés, ils ont aujourd’hui la possibilité de s’informer en continu via internet, contactant les professionnels dès que le besoin s’en fait sentir. Ces derniers devront ainsi être tous aussi efficaces dans le SAV et la relation client sur les canaux numériques. Plateformes et usages instantanés et illimités des réseaux digitaux profitent également à la création d’espaces communautaires, qui donnent lieu à de nouveaux modes de financement par exemple (crowdfunding), d’habitat (participatif), d’alliances (entre promoteurs et clients qui créent un programme immobilier en collaboration).
De nouveaux codes
La blockchain est évidemment au coeur de ces évolutions. Comme le rappelle le rapport, « le principe de la blockchain est de fournir un registre décentralisé dans lequel peuvent être inscrites toutes sortes de transactions, chaque transaction étant validée obligatoirement par l’ensemble des acteurs connectés avant écriture ». En somme : la décentralisation et la dématérialisation de différentes étapes de conclusion d’un contrat entre un professionnel et un particulier, qui se feront via le numérique. Cela pose la question de la gestion des données personnelles, mais surtout du rôle des experts qui seront en charge de la gestion de ces informations, de leur stockage et de leur protection (experts intégrés au sein des entreprises de promotion immobilière ou prestataires extérieurs). L’évolution tiendra également au quotidien de travail des équipes de promotion et de construction, via des outils modernes et connectés, à la fois utiles sur un chantier (drones, machines autonomes), et au mode de vie que proposeront ces nouveaux habitats (bâtiments 100 % intelligents, bardés de capteurs). Enfin, et plus structurellement cette fois-ci, le digital impactera de façon intrinsèque les métiers de la promotion immobilière et, plus largement l’ensemble des métiers nécessitant beaucoup « d’humain ». Les experts sont déjà appuyés par de nombreuses méthodes et outils qui gèrent des tâches à leur place et facilitent leur travail. Peut-être que certains métiers disparaîtront, au profit de la robotisation. Reste que pour éviter que le numérique supplante le métier, il devra être intégré de façon intelligente pour servir le bien-être du salarié, sans le remplacer. •