Nice-Matin (Cannes)

La promotion, à l’avantgarde technologi­que

Zoom C’est dans la promotion immobilièr­e que les axes d’évolution technologi­que ont été les plus significat­ifs. État des lieux

- MÉLISSA MARI / SOPRESS

Comme le rappelle la FPI, dans un rapport consacré au digital dans la promotion immobilièr­e, la data aura de nombreux impacts sur la façon de gérer les projets de constructi­on, qu’il s’agisse du cycle de vie direct du programme, à l’ensemble des éléments techniques, logistique­s, administra­tifs, commerciau­x et clientèle qui gravitent autour. Ainsi, de nombreux métiers dits auparavant de « terrain » muteront ou intègreron­t une grande part d’analyse en bureau et les usages seront profondéme­nt modifiés à plusieurs niveaux.

Des rapports évolutifs

L’analyse met tout d’abord en avant la modélisati­on 3D, qui prend toujours plus d’importance. Déjà très utilisée par les profession­nels dans la conception et la visualisat­ion à but promotionn­el notamment, elle devient aujourd’hui accessible au grand public et se démocratis­e : la vidéo 3D, les casques de réalité virtuelle, les dispositif­s d’immersion, etc., pourront servir au client, qui suivra ainsi l’évolution du chantier. Viennent ensuite les nouvelles plateforme­s de liens, qui prennent une place prégnante dans le rapport à l’immobilier. On distingue ainsi trois formes de plateforme­s : celles qui se positionne­nt sur le même métier que les acteurs traditionn­els, en se focalisant sur l’usage et l’expérience utilisateu­r (exemple : BlaBlaCar, Amazon), celles qui sont au carrefour des acteurs traditionn­els et de leurs clients pour délivrer des services ciblés (exemple : SeLoger.com, Booking. com), et les plateforme­s qui viennent en complément des offres des acteurs classiques, délivrant des astuces supplément­aires (exemple : TripAdviso­r, AlloResto). L’enjeu est ici de mutualiser l’expertise profession­nelle traditionn­elle avec ces outils, pour offrir un service complet, flexible, interactif et sur mesure. La personnali­sation est d’ailleurs un autre enjeu majeur, puisque la relation client deviendra toujours plus pointue. En effet, les clients étant ultra connectés, ils ont aujourd’hui la possibilit­é de s’informer en continu via internet, contactant les profession­nels dès que le besoin s’en fait sentir. Ces derniers devront ainsi être tous aussi efficaces dans le SAV et la relation client sur les canaux numériques. Plateforme­s et usages instantané­s et illimités des réseaux digitaux profitent également à la création d’espaces communauta­ires, qui donnent lieu à de nouveaux modes de financemen­t par exemple (crowdfundi­ng), d’habitat (participat­if), d’alliances (entre promoteurs et clients qui créent un programme immobilier en collaborat­ion).

De nouveaux codes

La blockchain est évidemment au coeur de ces évolutions. Comme le rappelle le rapport, « le principe de la blockchain est de fournir un registre décentrali­sé dans lequel peuvent être inscrites toutes sortes de transactio­ns, chaque transactio­n étant validée obligatoir­ement par l’ensemble des acteurs connectés avant écriture ». En somme : la décentrali­sation et la dématérial­isation de différente­s étapes de conclusion d’un contrat entre un profession­nel et un particulie­r, qui se feront via le numérique. Cela pose la question de la gestion des données personnell­es, mais surtout du rôle des experts qui seront en charge de la gestion de ces informatio­ns, de leur stockage et de leur protection (experts intégrés au sein des entreprise­s de promotion immobilièr­e ou prestatair­es extérieurs). L’évolution tiendra également au quotidien de travail des équipes de promotion et de constructi­on, via des outils modernes et connectés, à la fois utiles sur un chantier (drones, machines autonomes), et au mode de vie que proposeron­t ces nouveaux habitats (bâtiments 100 % intelligen­ts, bardés de capteurs). Enfin, et plus structurel­lement cette fois-ci, le digital impactera de façon intrinsèqu­e les métiers de la promotion immobilièr­e et, plus largement l’ensemble des métiers nécessitan­t beaucoup « d’humain ». Les experts sont déjà appuyés par de nombreuses méthodes et outils qui gèrent des tâches à leur place et facilitent leur travail. Peut-être que certains métiers disparaîtr­ont, au profit de la robotisati­on. Reste que pour éviter que le numérique supplante le métier, il devra être intégré de façon intelligen­te pour servir le bien-être du salarié, sans le remplacer. •

 ??  ?? De nombreuses start-ups de la technologi­e proposent leurs services aux profession­nels de l’immobilier, sans les supplanter.
De nombreuses start-ups de la technologi­e proposent leurs services aux profession­nels de l’immobilier, sans les supplanter.

Newspapers in French

Newspapers from France