Nice-Matin (Cannes)

Bohemian Rhapsody : le biopic de Freddie Mercury

- PHILIPPE DUPUY

Genre : biopic. Notre avis :

BOHEMIAN RHAPSODY

De Bryan Singer (USA). Avec Rami Malek, Lucy Boynton, Aaron McCusker. Durée : h . À Londres, au début des années 60, le jeune Farrokh Bulsara (Rami Malek) rencontre Brian May (Gwilym Lee) et Roger Taylor (Ben Hardy), respective­ment guitariste et batteur du groupe Smile. Ensemble, ils forment le groupe Queen. Pour le meilleur et pour le pire, Farrokh devient Freddie Mercury... On pouvait légitimeme­nt craindre le pire de ce biopic sur Freddie Mercury, devenu celui de Queen après que les membres survivants du groupe ont pris le pouvoir sur la production et que le réalisateu­r Bryan Singer (Usual Suspects, X-Men) ait abandonné le tournage en cours. Groupe iconique des années 80 (pas une bonne décennie pour le rock), Queen n’a pas une histoire très différente, ni plus édifiante, que celle d’autres formations vedettes de l’époque. C’est celle d’un groupe formé autour de deux personnali­tés opposées mais complément­aires (le chanteur Freddie Mercury, icône gay en devenir et le guitariste Brian May, doué mais trop sage pour devenir une vraie rock star), qui a connu un succès planétaire dans une époque particuliè­rement faste pour le business de la musique (émergence des radios FM, lancement du CD audio, méga concerts en stades). Ascension contrariée (Queen avait des prétention­s artistique­s peu en phase avec les visées commercial­es de sa maison de disques), succès surprise (avec le titre opératique Bohemian Rhapsody), frasques de diva du chanteur, jalousies, séparation, reformatio­n et triomphe scénique (au concert Live Aid dont le groupe semble avoir assuré le succès à lui tout seul...), avant la mort annoncée de Freddie Mercury (diagnostiq­ué malade du Sida) et sa quasi-déificatio­n posthume... Telle est, retracée en 2h15 chrono, la trajectoir­e du groupe. L’argent, les dissension­s internes, la drogue et les frasques sexuelles du chanteur sont tout juste évoqués. Il s’agit bien d’un « biopic autorisé », comme il y a des « biographie­s autorisées ». Pourtant, on avoue avoir pris un plaisir coupable à cette évocation, lisse et commercial­e, de la saga de Queen. La performanc­e de Rami Malek (découvert dans la série Mr Robot) en Freddie Mercury tout en moustache et mâchoire prognathe, n’y est pas pour rien. Mais Gwylim Lee est tout aussi ressemblan­t et crédible en Brian May. La reconstitu­tion du concert de Live Aid est assez incroyable. Et la BO est forcément formidable, puisque c’est du Queen. Dans le genre, le film est une telle réussite qu’il ouvre grand la voie à d’autres biopics de groupes, autorisés ou non : Les Beatles, Led Zeppelin, les Kinks, les Who... Il suffit de les nommer. Reste plus qu’à trouver les sosies !

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