Nice-Matin (Cannes)

Résidence Le Karmel : le ras-le-bol des habitants

Immeubles délabrés, parties communes et jardins mal entretenus, pannes à répétition... les habitants de la résidence qui abrite certains pompiers de la caserne voisine de Coubertin n’en peuvent plus

- SANDIE NAVARRA snavarra@nicematin.fr

Ici, une canalisati­on qui goutte. Là, un miroir brisé. Dans le hall, du lino décollé. Un ascenseur en panne. Des barrières de balcon rouillées. Un épais tapis de feuilles mortes en lieu et place du jardin. Sur le parking, des voitures ventouses. Une accumulati­on de petits détails qui, au fil du temps, sont devenus insupporta­bles pour nombre de résidants du Karmel, avenue de Coubertin, juste en face de la caserne des pompiers. C’est d’ailleurs là qu’une partie des soldats du feu est logée. « C’est paradoxal : on est au service des citoyens alors que l’on est nous-même abandonnés », lâche une habitante dépitée. « Depuis janvier 2015, c’est la Logirem qui gère la résidence (lire ci-contre) .Et rien n’est fait pour améliorer la situation », regrette encore cette mère de famille qui pointe le panneau de la résidence à quelques mètres : « Le nom a changé, ça s’appelle aujourd’hui “Le Karmel”. Pourtant, c’est toujours “Le Coubertin” qui est inscrit là. L’incohérenc­e et le mépris se notent dès l’entrée... »

Coupure d’électricit­é et d’eau chaude

« Je viens de passer quinze jours sans eau chaude », reprend sa voisine. « Plusieurs fois par an, on se retrouve sans chauffage ou eau chaude. Le problème vient d’une vanne défectueus­e sur le toit. Dès qu’il y a du vent et de la pluie, elle tombe en panne. » « Chez moi, l’électricit­é n’est même pas aux normes », témoigne une autre. «Ilya un trou dans mon salon depuis les intempérie­s d’octobre 2015. Le balcon est mal incliné, nous avons été inondés. Depuis, on attend que les travaux soient faits alors que nous avons effectué toutes les démarches nécessaire­s », désespère une résidante. Autre motif de grogne pour la dizaine de locataires rassemblés ce matin-là, le montant des charges. « On nous a facturé pendant des mois un arrosage automatiqu­e qui n’existe même pas ! La situation a été régularisé­e récemment. L’entretien des espaces verts : 5 244 € par an. Regardez autour de vous. Au mieux, quelqu’un vient une fois dans l’année tailler la haie. C’est une véritable arnaque, on paye des prestation­s qui ne sont pas effectuées. » Autant de doléances qui sont restées, selon eux, lettre morte auprès de la Logirem. « On a téléphoné à de nombreuses reprises. Rien ne bouge. Nous aimerions être en contact avec quelqu’un de chez eux qui soit présent et disponible. Ils ne veulent pas dépenser d’argent, alors que nous voudrions qu’une partie des loyers qu’ils encaissent soit utilisée pour des travaux de rénovation ! » Au bord de la rupture, les habitants s’inquiètent : « C’est en train de devenir la zone… Tous ceux qui le pouvaient sont partis. Si on reste là, c’est qu’on n’a pas le choix. »

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(Photo Sébastien Botella) Une partie des résidants du Karmel pointe l’état de délabremen­t des immeubles.

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