Nice-Matin (Cannes)

Le Provençal devrait sortir de son sommeil...

Un échafaudag­e doit être posé dans les prochaines semaines sur la façade du Provençal avant que ne débute dans la foulée les travaux de réhabilita­tion qui devraient durer plusieurs années

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

L’hôtel Provençal ? Ah non ! Si on en parle moi je sors. Tous les ans c’est la même chose. Je reviens après… » Depuis trop longtemps, l’établissem­ent ne règne plus sur Juan et les Juanais, qui en ont marre d’attendre. Depuis trop longtemps, ces derniers ont décidé, contre toute attente, de tourner la page. Alors, même lorsqu’on leur annonce une bonne nouvelle avec le lancement du chantier de rénovation de l’édifice tombé en désuétude depuis des décennies, ils n’osent y croire. « J’ai une dose de confiance et de scepticism­e qui s’équilibren­t, mais écoutez au moins », réagit Jean Leonetti, le maire, pour tenter de retenir cette habitante de la station balnéaire qui ne veut plus entendre parler d’un tel projet.

« Ils ont tous les permis de construire »

Présent à la réunion de quartier Coeur de Juan-les-Pins, un représenta­nt du promoteur britanniqu­e John Caudwell a initié un mea culpa. « Je vous comprends tellement… ça fait des années que l’immeuble est comme ça. Je vous l’accorde. » Pour dédramatis­er une annonce qui tournait en eau de boudin, le maire a tenté de justifié l’optimisme qui l’habitait. « Jusqu’à présent, ils pouvaient avancer une ou deux excuses. Ils n’avaient pas de permis de construire, l’architecte des bâtiments de France ne veut pas ceci, le maire ne vaut pas cela, etc. Aujourd’hui, ils ont tous les permis de construire validés par l’ABF. Ça, c’est fait. Maintenant, on écoute le Monsieur et on va voir si ça se fait ou pas, puisqu’ils doivent poser un échafaudag­e. Ce sera donc visible. » Jean Leonetti a ensuite prévenu de l’attente suscitée par le projet : « La prochaine réunion de quartier, si ce n’est pas fait, il vaut mieux que vous ne veniez pas. » Rire jaune général. C’est donc avec assurance et avec la banane que « Saint Thomas » – c’est comme cela que le maire a introduit le représenta­nt de John Caudwell – a prêché la bonne parole devant de fidèles… protestant­s. « Je rigole parce que je suis tout à fait confiant. La demande de pose de l’échafaudag­e est en ce moment même entre les mains des services techniques de la ville. Elle ne devrait pas poser de problèmes. Les éléments de l’échafaudag­e n’arrivent pas dans un ou deux mois mais dans quelques jours. Et d’ici trois semaines, vous verrez le Provençal avec un échafaudag­e sur la façade et des travaux qui commencero­nt dans la foulée. Cela nous emmènera jusqu’à… une période de travaux qui sera très longue. Et je suis sûr qu’on aura des plaintes des Juanais pour le bruit. Je vous parle de jours, pour que vous constatiez les progrès. »

Fin des travaux en  ?

Concernant la durée et le phasage des travaux, le représenta­nt est resté très évasif, ne souhaitant pas communique­r et ne laissant ébruité qu’un « quelques années, vous vous en doutez bien ». C’est à prendre avec des pincettes mais 2021 ou 2022 sont des échéances qui ont été évoquées à demi-mot. Prudence également prise par le maire : « Si j’étais sûr que c’était pour 2021, je signerais tout de suite et des deux mains ! » Contextuel­lement, le promoteur actuel n’est pas le propriétai­re de l’édifice depuis 40 ans. «Le Provençal lui appartient depuis 3 ans, précise le représenta­nt. On a travaillé main dans la main avec le maire et les services de la mairie pour aboutir à un permis qui a été délivré il y a un an. Entre-temps, nous avons fait de gros travaux sur la structure qui ne se sont pas vus mais qui ont été constatés. Car il faut que le bâtiment tienne debout. Et aujourd’hui, nous avons terminé tout ce qui est structurel. Toutes les galeries techniques en dessous de l’immeuble ont été créées. Et bientôt, ce sera désormais visible depuis l’extérieur. » Le 8 novembre, le fameux échafaudag­e devrait voir le jour et habiller ce qui devrait être, enfin, une verrue de moins à Juan-lesPins. Pour conclure, Jean Leonetti a quand même tenu à mettre la pression sur le promoteur... «Si je ne vois aucun chantier qui avance, je serai obligé de retirer le permis de construire. » ... qui a tenu à répondre avant de filer… à l’anglaise : « La pinède est très importante pour nous. Les premières questions de Monsieur Caudwell lorsqu’il a acheté le Provençal la concernait. Parce qu’on ne peut pas avoir un immeuble magnifique comme celui que l’on va délivrer, avec une pinède qui est dans l’état qu’elle est aujourd’hui. » Ambiance…

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