A Bras Cadabra et ses magiciennes tissent cocons et écrins de douceur
Des petits cocons confectionnés avec douceur. Des écrins de tendresse. Sous les doigts d’Emeline Baudoin : les créations de ses « magiciennes », comme elle les appelle. Des ouvrages délicats, fins, crochetés ou cousus avec soin par des bénévoles au grand coeur. Si la présidente de l’association antiboise À Bras Cadabra oeuvre pour les bébés prématurés et leur famille, elle a également décidé de soutenir les personnes touchées par le deuil périnatal. Et ce, en leur permettant de recevoir une angeline réalisée avec bienveillance et respect. Une chrysalide de douceur adaptée au contexte. « Quand le bébé arrive sans vie, il est présenté nu ou bien emballé dans un drap d’hôpital. Le patron de l’angeline est adapté pour que le petit ange ne soit pas manipulé », précise Emeline Baudoin qui concède: «Certaines personnes peuvent trouver ça glauque. Mais l’image est différente pour les parents. Cela peut aider dans le processus de deuil. » Ainsi, les bonnes fées des aiguilles offrent deux cents petits nids à quatre maternités situées à Antibes, Cannes, Grasse et Nice. Un don aux services qui n’est volontairement pas identifiable. Aucune étiquette portant le logo ou le nom de l’association ne figure sur les confections. Expliquant le peu de retour des mamanges (1) ? « Ce n’est pas ce que l’on cherche. Parfois, des parents apprennent que nous faisons cela dans le département et font le lien avec leur propre histoire. Nous avons quelques témoignages, mais c’est souvent six mois, un an après. » Le temps au temps.
Mobilisation sincère
Suivant sa philosophie, Emeline Baudoin participe à la journée de sensibilisation au deuil périnatal, est en lien avec des associations dédiées à cette cause, et répond aux demandes qui arrivent tout au long de l’année… « Grâce à nos ambassadrices dans les autres régions, on peut rayonner. Je reçois des demandes d’angeline pour des personnes qui sont loin d’ici, comme en Belgique par exemple. Ce sont souvent des amis proches qui nous contactent. Plus rarement les parents. Et bien évidemment, nous les envoyons. » Une mobilisation sincère, honnête et simple face à cette épreuve dévastatrice qui fragilise ceux qui viennent de voir s’envoler leur petit être cher. Puisqu’au-delà de l’impensable, la réalité crue de l’administration vient apporter un nouveau poids culpabilisateur aux parents. Une « double peine » qui ne peut être comprise que par ceux qui savent…
1. Mamans d’un petit ange.