Nice-Matin (Cannes)

Paul Vecchiali : des débuts de Dupontel à nos jours

Le réalisateu­r et producteur a remis le Prix 2018 du meilleur film sous-titré pour les sourds et malentenda­nts à Albert Dupontel pour son film

- CLÉMENT TIBERGHIEN ctiberghie­n@nicematin.fr

Accoudé sur le cuir épais de son fauteuil, le regard profond, Paul Vecchiali se souvient : « Dupontel a débuté avec moi au cinéma en 1988. Je me rappelle encore de ses premiers pas dans Encore (Once more) ». À la télévision aussi d’ailleurs, dans Les jurés de l’ombre, «une série policière que j’ai tourné en 1989 ! » Cette année, c’est en tant que parrain du Prix que Paul Vecchiali se trouve, « Encore », lié au destin d’Albert Dupontel. Pour « Au Revoir Là-Haut », le réalisateu­r a reçu, au Miramar, le prix 2018 du meilleur film soustitré pour les sourds et les malentenda­nts. Un prix qu’Albert Dupontel n’a malheureus­ement pas pu aller chercher en personne. Le jury est composé de personnes sourdes et malentenda­ntes. Des cinéphiles répartis dans toute la France qui doivent au moins avoir vu quatre films dans l’année afin de prendre part au jury. Pour qu’un film puisse être en compétitio­n, il faut qu’il ait été vu par au moins cinq jurés. Un système de poids et contrepoid­s qui n’est pas sans rappeler notre organisati­on constituti­onnelle. Un jury qui était, cette année, composé de vingt membres.

Voir un film sans entendre

Regarder un film, alors qu’on est privé du sens de l’audition n’est pas facile. Imaginez-vous regarder la télévision avec le son coupé ! De simples sous-titres habituels ne permettent pas de suivre l’intrigue avec précision. Le sous-titrage des films pour sourds et malentenda­nts répond donc à des règles précises. « Le sous-titre est placé sous la personne qui parle, si la personne qui s’exprime est hors-champ alors le sous-titre est jaune, les indication­s sonores sont en rouge, les indication­s musicales et les paroles de chansons sont en magenta, les pensées d’un personnage sont en bleu cyan, le texte est en vert s’il s’agit d’une langue étrangère retranscri­te, etc.» explique Christian Guittet, producteur et scénariste devenu sourd. Un code bien pensé qui permet, à tous, de pouvoir se plonger dans le film. Une bien belle façon de faciliter l’accès au septième art à laquelle Paul Vecchiali est très sensible. Les progrès au quotidien, pour les sourds et malentenda­nts, sont notables, avec la création de plateforme­s téléphoniq­ues de retranscri­ption en langue des signes, toujours plus nombreuses, pour le grand bonheur des utilisateu­rs.

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 ??  ?? Paul Vecchiali s’est réjoui d’avoir de nouveau croisé la route de son poulain Albert Dupontel. (Photo C.T.)
Paul Vecchiali s’est réjoui d’avoir de nouveau croisé la route de son poulain Albert Dupontel. (Photo C.T.)

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