FOOTBALL « Finir
Formé au Gym, René Bocchi
René Bocchi est un visage bien connu du quartier de la “Libé”, où il tient un restaurant en compagnie de Laurent, l’un de ses deux fils. Juste avant notre passage, Roger Ricort était passé ‘’faire la baieta’’ à “Néné”. La semaine dernière, c’est Jean-Philippe Mattio qui avait déjeuné à la Cave Veillon , ce haut-lieu de la Nissartitude, où les soirs de matchs sont très animés. René, lui, guette les plus fervents au coin du zinc. Avec calme et recul. Or, quand il parle foot, il fait mouche, sans jamais jouer les vieux combattants. Les aigris, les jaloux, très peu pour lui. Certains clients, surtout les plus jeunes, ne se doutent pas qu’il a été le premier “Petit Prince du Ray”, celui de Las Planas, où il a grandi, bien avant Daniel Bravo qui a hérité du surnom. Attaquant de formation, il a débuté au milieu des stars, au coeur des années , les plus belles du Gym selon ceux qui squattaient le Ray à l’époque. René Bocchi a joué matchs de D en rouge et noir. Il a marqué buts. Il a ensuite joué à Lille, Lyon et à Bastia, ne laissant que de bons souvenirs. Rien d’étonnant pour tous ceux qui connaissent sa droiture, son humilité et sa passion pour le foot. C’est Monsieur Bocchi !
Le coéquipier le plus impressionant
Il y en a deux : Roger Jouve et Slavo Muslin avec qui j’ai joué à Lille. Roger savait tout faire au milieu, un vrai phénomène. Il attaquait, il défendait, techniquement, c’était très fort. Un top joueur qui savait également mettre le pied quand il le fallait. Je pense qu’il aurait pu avoir une carrière encore plus brillante. Il a dû partir à Strasbourg pour gagner le titre. Pour moi, c’était le meilleur. On n’était pas en concurrence. A mes débuts, je jouais devant. Quant à Muslin, personne ne le connaissait quand il a débarqué à Lille. On a très vite accroché. C’est devenu plus qu’un ami. Sur le terrain, c’était un monstre et dans la vie, un Monsieur. On est toujours proche. En tant que coach, il a également fait l’unanimité. C’est un mec droit, de parole, ça me plaît.
Le Gym des années
Quand je débute, il y a une équipe de fous, que des internationaux. J’ai eu de la chance de jouer à cette époque. Il y avait des mecs bien comme Adams. Les meilleurs joueurs étaient à Nice. Ce groupe vivait bien ensemble... Hélas, on n’a rien gagné. Quand on finissait deuxième, on trouvait ça pas mal. Guillou était un romantique mais attention il pouvait être ‘’chiant‘’ à l’entraînement. Il jouait pour se faire plaisir mais les petits jeux, il ne voulait pas les perdre. Lui aussi était très fort.
Le joueur le plus fou
Lacuesta était pas mal dans son genre. Oui, Félix, il pouvait faire des trucs de dingue. Je ne peux tout raconter par contre (il se marre). Je l’ai connu en équipe de France juniors avec les Zambelli, Larios. Il était fort mais fou... A tout moment, il pouvait péter un câble.
L’adversaire le plus méchant
J’en ai joué pas mal (il sourit)... Cela m’a forgé d’entrée. Bernard Boissier, Cazes à Bastia. J’ai commencé ma carrière face à ces techniciens (rires)... C’était violent parfois, mais il n’y avait pas de coups en douce. C’était de face. Ces gars-là n’étaient pas des tordus. René Girard mettait beaucoup d’impact, Didier Christophe aussi. On se filait pendant les matchs mais après c’était oublié. Domenech voulait impressionner mais je n’en garde pas de mauvais souvenirs. Baeza, son compère à Lyon, était plus dangereux. Certains tacles ne seraient plus homologués aujourd’hui. Quand tu voulais choper quelqu’un, tu pouvais (rires)... Il n’y avait pas toutes ces caméras, etc.
Le coach marquant
Albert Batteux... J’ai eu le privilège d’avoir des coachs de renom comme Robert Herbin, Markovic, José Arribas à Lille... J’ai toujours eu des bons rapports avec mes entraîneurs. J’étais cool dans un groupe, pas compliqué à vivre.
L’équipe de France
En , j’étais en pleine bourre. J’avais ans. Mais bon, en équipe de France, il y avait Platini, Giresse, Tigana, Fernandez, Genghini... Je n’aurais pas la prétention de dire que j’arrivais juste derrière eux. Il y avait beaucoup de bons milieux français à cette époque. Je n’ai jamais cru faire la Coupe du monde . Mon plus grand regret, c’est de ne pas avoir gagné un titre avec Nice. Cela me