Nice-Matin (Cannes)

Solidarité avec Yann, atteint d’une leucémie

Yann, 20 ans à peine, a découvert il y a quelques jours qu’il était atteint d’une grave leucémie. Ses proches se mobilisent pour soutenir sa mère financière­ment

- SANDIE NAVARRA snavarra@nicematin.fr

Ce sont eux qui nous portent. Ils ne réalisent pas à quel point ils sont importants.» Eux, ce sont les amis de Yann, 20 ans tout juste. Une bande de copains d’enfance, qui font bloc autour de Véronique Lechat, la maman du jeune Cannettan, depuis l’annonce de la terrible nouvelle. « Le 18 octobre dernier, Yann avait très mal au ventre. Il s’est levé, est allé au travail. Une heure après, il est revenu à la maison, plié de douleur. J’ai bataillé pour qu’il aille chez le médecin », retrace sa maman.

« Chaque seconde compte »

Le généralist­e conseille alors au jeune homme, technicien spécialisé dans une entreprise du Cannet, de se rendre aux Urgences, soupçonnan­t une appendicit­e aiguë. « Dans l’après-midi, l’hôpital de Cannes m’appelle et me demande de venir immédiatem­ent. Sur place, une équipe médicale m’attend. On m’annonce que mon fils est atteint d’un cancer du sang et de la moelle osseuse, une leucémie avancée. » La violence du diagnostic la laisse à terre. Le monde de Véronique s’écroule. « Je crois que Yann n’a pas réalisé tout de suite. » Il est transféré dans la foulée à l’hôpital l’Archet, à Nice, en réanimatio­n. « Sa chimio a démarré dès le lendemain. » Depuis, Véronique, responsabl­e de la maison de la presse du Leclerc de Rocheville, ne quitte plus le chevet de son fils. Cette maman qui élève seule ses deux enfants a arrêté de travailler. « J’avale des bouffées d’amour, de souvenirs. On ne sait pas si ça va s’arrêter, quand ça va s’arrêter. Alors chaque seconde compte. » Car les médecins ne se prononcent pas sur l’espoir de rémission du tout jeune homme.

Un nouveau protocole de soins

« Il a fallu du temps pour déterminer de quel type de leucémie il s’agissait, afin d’adapter la chimiothér­apie. Un traitement venu du Canada vient d’être découvert, et Yann a accepté ce nouveau protocole de soin qui a démarré jeudi. La première salve va durer trois semaines. » Yann « a la rage de vivre même s’il est très faible. » Autour de lui, ses amis. Qui ont dès l’annonce de la maladie mis en place une cagnotte en ligne pour soutenir, financière­ment et moralement, sa maman. Plus la somme récoltée sera importante, plus longtemps Véronique pourra rester auprès de son fils.

« La vie nous a arraché cette stabilité »

« C’est notre moyen d’aider le temps qu’il guérisse. C’est un battant. Ce n’est pas son heure, on a encore beaucoup trop de choses à faire

et à vivre », clament ses amis qui dépeignent un jeune homme « très drôle, un ami fiable sur qui on peut compter. » « Je l’ai eu à l’âge de 22 ans, on est fusionnels, reprend Véronique. On habite tous les trois avec ma fille Elea qui a 15 ans. Yann a toujours été très protecteur. Il a cumulé plusieurs boulots pour m’aider financière­ment. Beaucoup de gens le connaissen­t au Cannet parce qu’il a été livreur. C’est un bosseur, un beau jeune homme. C’est tellement injuste », souffle la maman désemparée. « On ne sait même plus comment on va avec ma fille. C’est tellement brutal, tellement violent. Quand vous amenez vos enfants jusqu’à l’âge de 20 ans, vous êtes plus serein. Il était en bonne santé, avait un travail, un équilibre. La vie nous a arraché cette stabilité. »

 ??  ?? Yann, placé en unité stérile à l’hôpital l’Archet, reçoit les visites de sa famille et de ses amis régulièrem­ent. Sa maman veille sur lui en permanence depuis l’annonce du diagnostic. (Photo Cyril Dodergny)
Yann, placé en unité stérile à l’hôpital l’Archet, reçoit les visites de sa famille et de ses amis régulièrem­ent. Sa maman veille sur lui en permanence depuis l’annonce du diagnostic. (Photo Cyril Dodergny)

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