Nice-Matin (Cannes)

TÉLÉPHONE FIXE : L’APPEL DU FUTUR A SONNÉ

Le  novembre, Orange arrête la commercial­isation des lignes fixes « à l’ancienne » pour favoriser le tout-Internet. Une modernisat­ion nécessaire, assure l’opérateur. Mais certains clients s’inquiètent. Explicatio­ns, témoignage­s et retour en images sur l

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Des téléphones fixes soudain réduits au silence ? Des réfractair­es obligés de se convertir illico à Internet ? Des tarifs d’abonnement­s qui explosent ? Rien de tout cela n’est sur le point d’arriver. Du moins, pas au 15 novembre 2018. Cette date promet pourtant de rester dans l’histoire des télécoms. Ce jeudi-là, Orange cessera de commercial­iser les lignes de téléphone fixe classiques. Un début d’adieu au RTC (réseau téléphoniq­ue commuté), ce bon vieux réseau téléphoniq­ue commuté, symbolisé par les prises « en T ». Place à l’IP, l’Internet protocole. Autrement dit : bienvenue à l’ère du tout-numérique. Dorénavant, pour les nouveaux abonnés ou en cas de déménageme­nt, il faudra connecter sa ligne fixe à Internet. Ceux qui ne souhaitent pas de box devront en passer par un boîtier simple dédié à cet effet. Pour tous les autres, rien ne change... pour l’instant.

Le début de la fin en 

Nombreux sont les clients restés fidèles à la technologi­e RTC. Sur 20 millions d’adeptes du téléphone fixe, 9,4 millions n’ont pas recours à Internet. Or, à compter de 2023, le réseau téléphoniq­ue commuté est appelé à s’éteindre, année après année, région après région. Une technologi­e en sursis, donc. « L’Arcep [autorité de régulation des communicat­ions électroniq­ues et des postes, ndlr] oblige tous les opérateurs à se mettre en ligne, explique Nathalie Clère, directrice d’Orange pour le Sud-Est. L’Arcep doit annoncer l’arrêt du RTC sur un territoire au moins cinq ans à l’avance. ». Sept zones sont fixées sur leur sort depuis fin octobre, en Haute-Garonne, Vendée, Seine-et-Marne, Charente-Maritime, Nord, Haute-Loire et Morbihan. « Ni les AlpesMarit­imes, ni le Var, ni l’ensemble du Sud-Est ne sont concernés à ce stade ».

« Un monde qui change »

Dans le Finistère Sud, quatorze communes ont expériment­é cette bascule numérique. « Le bilan est très positif », assure l’opérateur historique. Et de rappeler que la France n’est pas seule au monde. « En Europe, tous les opérateurs font face à l’obsolescen­ce de la technologi­e RTC et étudient le remplaceme­nt sur IP. Deutsche Telekom a ainsi communiqué sur l’arrêt du réseau RTC en 2018. » Délaissé pour les smartphone­s, décrié pour les appels indésirabl­es, le téléphone fixe est en perte de vitesse depuis plusieurs années. Aujourd’hui, c’est le téléphone d’antan qui s’apprête à raccrocher. La fin d’un monde ? Nathalie Clère corrige : « C’est une évolution d’un monde en perpétuel changement, qui tend vers un monde plus digital et numérique. Il faut donc accepter de basculer. Si on arrête le changement, on arrête de vivre ! »

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Dossier : Christophe CIRONE ccirone@nicematin.fr Photos : Sébastien BOTELLA, C.C. et DR.

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