« Apporter le haut débit au plus grand nombre »
Bernard Dupré, président de l’Association française des utilisateurs des télécoms
Que vous inspire cette décision d’Orange ?
C’est légitime, cela ne fait pas de doute. La technologie analogique RTC a été imaginée dans les années ; on peut comprendre qu’il y ait pénurie de compétences et de pièces détachées. Mais il faut que cela se fasse dans de bonnes conditions. Le calendrier est assez long : c’est plutôt une bonne nouvelle. Ce n’est pas la grande révolution comme pour la TNT. Et il n’y avait pas de raison de le faire, les deux technologies pouvant encore cohabiter...
Avez-vous néanmoins quelques craintes ?
Nous avons plusieurs points de vigilance. D’abord, il y a le risque de démarchages abusifs de personnes fragiles pour leur proposer des contrats alternatifs – une pratique qui existe déjà. Ensuite, nous souhaitons que les conditions commerciales (tarifs et facturation au compteur) restent les mêmes. Mais la grande question, c’est : est-ce que ce sera plus compliqué à utiliser ? On attend de voir.
Cette technologie est-elle plus vulnérable ?
Le risque, c’est la box ellemême. Comme elle utilise un logiciel, elle peut très bien tomber en panne. Les mises à jour se feront automatiquement, mais il faut qu’elles se fassent rapidement pour ne pas priver les gens du service. Quant au risque de coupure électrique, même si des batteries additionnelles vont être rajoutées, il n’y a pas photo : il y a régression du service. Auparavant, avec un vieux téléphone, ça continuait à fonctionner...
Craignez-vous les effets de la transition ?
Ça devrait bien se passer. On n’a pas entendu parler de gros problèmes lors du test dans le Finistère sud. Ce qui étonne les gens qui veulent juste le téléphone, c’est qu’ils ont un boîtier de plus à la maison. Après, il y a de bons côtés : les équipements sont plus modernes, et vont peutêtre permettre d’apporter le haut débit au plus grand nombre. C’est justement ce que l’on demande !