Le grand bond des entreprises
Nous l’avons appelé sur son téléphone fixe professionnel. Mais c’est depuis son portable, à l’extérieur, que nous répond Laurent Boust. La bascule automatique a pris cinq secondes. Pour le directeur du site de STMicroelectronics à Sophia Antipolis, voilà bien longtemps que les frontières physiques sont tombées. Cette technologie du “soft phone” « permet d’emmener votre bureau avec vous. Cela donne des facilités. » Même si, concèdet-il, « cela peut parfois être anxiogène... » Voilà une dizaine d’années que le groupe franco-italien STMicroelectronics, l’un des leaders mondiaux de la production de puces électroniques, s’est converti à Internet pour ses appels téléphoniques. «Onaétéunpeu précurseurs en la matière. Pour des raisons de coût mais aussi de qualité de la voix, justifie Laurent Boust. Par l’opérateur Sisco, on avait une meilleure qualité téléphonique sur nos «conference calls». On avait doublé le système pour sécuriser les appels. Mais comme ça ne buguait jamais, on n’en a repris qu’un. » Une technologie fiable, à ses yeux. Mais à certaines conditions. « Nous avons aussi notre propre réseau fibre. C’est pourquoi nous n’avons peut-être pas les mêmes contraintes qu’un particulier. Cela ne peut fonctionner que si Orange réalise les infrastructures nécessaires pour apporter le haut débit à l’ensemble de la population. Car en dessous d’un certain seuil, vous aurez des lignes digitales hachées avec des coupures. » Aujourd’hui, dans les locaux de STMicroelectronics, seul un vieux fax oublié fait encore appel à une ligne analogique. Un fax... et l’interphone. « Quand vous venez chez nous, vous appuyez sur un bouton qui fait sonner un téléphone. L’hôtesse d’accueil discute avec le visiteur, qui s’identifie, puis appuie sur un bouton pour donner instruction à la barrière de s’ouvrir. Et ça fonctionne bien ! »