Présent et futur combinés
Concevoir les normes de télécommunication pour le monde de demain. Telle est la mission d’ETSI, association indépendante à but non lucratif qui regroupe 850 membres à travers 66 pays, implantée à Sophia Antipolis. Son directeur technique, David Boswarthick, décrypte les évolutions et perspectives du téléphone fixe.
Fin de l’ère analogique
« On passe d’un réseau analogique à un réseau numérique. Symboliquement, une page se tourne. Mais cela s’inscrit dans une évolution douce. Il devient complexe et coûteux d’assurer l’entretien de la technologie RTC (réseau téléphonique commuté), qui est ancienne et n’est pas tournée vers l’avenir. Avant, le seul service, c’était la voix. À présent, c’est voix + données + services supplémentaires. »
Réseau dématérialisé
« Le réseau fixe comporte deux aspects. D’un côté, il y a le réseau fixe qui dessert la maison. De l’autre, il y a le réseau fixe qui sert de système de transport au réseau mobile. Or désormais, on dématérialise le réseau fixe. Au lieu d’avoir plein d’équipements divers, on a un équipement homogène, un réseau jeune avec des technologies jeunes, de plus en plus rapide et fiable, qui apporte de nouveaux services aux clients. »
Continuité de service
« La raison d’être d’un institut de normalisation, c’est que les technologies et services soient interopérables partout, par exemple à Nice, Londres ou Djakarta. Pour que cela fonctionne, il faut des normes. Voilà pourquoi le GSM a été défini il y a vingt-cinq ans à ETSI. Cela permet une convergence, une continuité de service. En ce qui concerne le respect des données privées, nous sommes tenus de respecter une réglementation européenne, la RGPD. Et nous veillons à ce que nos membres respectent la protection des données utilisateurs. »
Porte d’entrée d’Internet
« Pour la majorité de la population, la frontière entre téléphone fixe et mobile va s’estomper. D’ailleurs, certains fixes commencent à ressembler à des portables ! Aujourd’hui, le réseau téléphonique fixe à la maison est surtout utilisé pour l’accès à Internet. Mais je ne l’imagine pas disparaître. D’une part, parce que la téléphonie fixe est la porte d’entrée d’Internet à la maison. D’autre part, parce qu’une partie de la population a encore besoin de ce service de base. »
Monde connecté
« Le réseau de demain, ce n’est pas seulement le téléphone. Ce sont les objets connectés : la voiture autonome, le frigo connecté, les puces électroniques sur les animaux... Le téléphone devient alors juste un portail d’entrée. L’Internet des objets n’a pas de frontière ; il a simplement des limites que l’on se fixe. Une fois que l’Internet protocol (IP) est connecté et que des capteurs ont été installés un peu partout, ce réseau invisible et omniprésent est toujours disponible. C’est ce qu’on appelle le ubiquitous network. Mais l’utilisateur garde le choix de se déconnecter ou pas ! »