Nice-Matin (Cannes)

Trois points au bout de l’ennui

Un tout petit Nice a pris trois points contre Amiens qui lui permettent de regarder vers le haut du classement

- VINCENT MENICHINI

Ce n’est pas cette soirée qui va convaincre les Niçois restés chez eux de venir au stade. Malgré la victoire, le Gym a servi une prestation indigeste, sans saveur et sans émotion que n’ont pas manqué de sanctionne­r les 15000 spectateur­s qui avaient eu envie de croire en ce Nice – Amiens. On peut les comprendre car ils n’ont rien vu, ou si peu, dans le jeu et les intentions vers l’avant. Alors, ils ont sifflé une première fois à la 20e minute, une seconde au moment de la sortie de Balotelli, qui n’a pas du tout apprécié et a filé tout droit au vestiaire, comme SaintMaxim­in d’ailleurs, et une troisième au coup de sifflet final. Ce n’était pas la bronca du siècle mais c’est tout de même plutôt rare les soirs de victoire pour être souligné. Le Gym cultive les paradoxes depuis le début de saison : il ne gagne pratiqueme­nt jamais quand il joue bien, mais fait souvent le plein quand il ne maîtrise pas grand-chose. Après le miracle de Bordeaux, le Gym a pris trois points contre Amiens grâce à un but improbable d’un adversaire, Gouano en l’occurrence qui était face au jeu mais a glissé sa tête où il n’aurait jamais dû. A l’origine de ce but tombé du ciel, il y avait eu un renverseme­nt de jeu chirurgica­l de Cyprien pour Myziane qui a fait la différence, ensuite, comme face à Auxerre, confirmant sa montée en puissance. « Je ne voyais pas comment Nice pouvait nous marquer un but », a lâché, désabusé, Christophe Pelissier, l’entraîneur d’Amiens.

La satisfacti­on de Vieira

Nice ne s’est ensuite créé qu’une seule occasion, à la 49e minute, que Balotelli a vendangée de façon grotesque, à deux mètres de la cage. Elle aurait conclu une magnifique action initiée par Dante et Myziane, mais d’abord gâchée par SaintMaxim­in qui a fait tout à l’envers. Patrick Vieira n’a évidemment pas pris le même chemin que nous, en conférence de presse. Sourire de rigueur, car « vraiment ravi d’avoir pris trois points dans la difficulté », le coach niçois a reconnu le manque de maîtrise par moments. Or, il a préféré retenir les nouvelles vertus de son équipe capable de gagner des matchs en se serrant les coudes. « Contre Dijon, on avait bien joué mais on en avait pris quatre » ,arappelé Vieira qui aime le beau jeu mais surtout prendre des points. « On n’a pas vu le même match », s’est amusé le grand Pat’, enseveli de questions sur la pauvreté du spectacle proposé. Il a eu le mérite de ne jamais se braquer, de répondre avec calme et de finir par charmer son auditoire à deux doigts d’être convaincu par ses arguments tout à fait recevables. « C’est ça qui fait la beauté du football, on n’est pas obligé d’avoir tous le même avis. » Ce matin, son Gym est sixième ex-aequo, à quatre points de Lyon et cinq du podium, ce qui n’a pas échappé à l’état-major niçois. Bien qu’il prétend ne pas regarder le classement, Patrick Vieira savoure ce nouvel élan et les nouvelles perspectiv­es qui s’ouvrent à son équipe qui se rend à Nîmes, samedi prochain, pour le quatre à la suite. Rien d’impossible avec cette équipe toujours aussi déroutante, dans un sens comme dans l’autre...

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Saint-Maximin et le Gym, auteurs d’une soirée déroutante...

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