Nice-Matin (Cannes)

Une première Amap bio pour les Cannois

Lancée le 3 octobre, la nouvelle Associatio­n pour le maintien d’une activité paysanne regroupe vingt-quatre « amapiens » autour de Julien Ancel, agriculteu­r bio de Saint-Cézaire-sur-Siagne

- MARIANNE LE MONZE

La batavia affiche un vert cru que ne saurait lui envier le petit piment Etna. Dans sa robe rouge carmin, il porte bien son nom. À côté, carottes, navets, blettes ou oignons paille se font humbles dans les cagettes posées sur un étal installé en deux coups de cuillère à pot sur le parvis de la médiathèqu­e de Ranguin. Le site de distributi­on choisi par la toute jeune Amap Cannes Lérins (lancée le mercredi 3 octobre dernier) est épatant.

Une Amap bio pour nourrir sa fille

Les vingt-quatre amapiens déjà regroupés autour de Julien Ancel, agriculteu­r bio de Saint-Cézaire, peuvent en attester: lorsqu’il pleut, la distributi­on des fruits et légumes patiemment cultivés par ce jeune agriculteu­r de 35 ans, est parfaiteme­nt protégée. Et cet hiver, ce sera bien agréable. C’est d’ailleurs ce qui a retenu l’attention de Ludivine Saulneron lorsqu’elle a commencé à réfléchir à un lieu de distributi­on. A 38 ans, cette jeune mère de famille est à l’origine de cette première Amap bio de Cannes. Elle confie avoir changé de vision quand sa fille est née. Elle a eu envie de maîtriser ce qu’elle donne à manger à son enfant aujourd’hui âgée de 4 ans. Elle a aussi changé de vie: « J’étais dans le tourisme d’affaire et l’événementi­el. Stressée tout le temps », avoue la jeune femme qui est en reconversi­on profession­nelle dans la petite enfance et en formation pour enseigner le yoga aux plus jeunes. Elle est également passée à l’heure de la transition écologique et a voulu prendre son destin en main en montant une Amap bio. « L’idée du compromis gagnant-gagnant autour d’un agriculteu­r m’a plu. On sait d’où viennent les légumes. » Ce mercredi-là, de nouveaux adhérents sont entrés à l’AMAP. Pour Julien Ancel, 35 ans, c’est bon signe. L’Amap, outre le fonds de roulement assuré, puisque les amapiens prennent une adhésion pour six mois, permet aussi de développer son exploitati­on « Entre terre et miel ».

 arbres fruitiers plantés par an

Installé depuis 2010 à Saint-Cézaire, il assure la distributi­on en légumes, vient de s’équiper d’une serre, et développe ses plantation­s fruitières chaque année pour proposer davantage de produits. «Depuis 3 ans, nous plantons 50 arbres fruitiers chaque année », affirme-t-il. Outre les légumes de saison, il récolte framboises, fraises Mara des bois, raisins et bientôt pommes, abricots, cerises, figues et toutes sortes de prunes… « Cet été nous proposeron­s davantage de fruits» promet-il. Et ce qui lui plaît particuliè­rement, c’est le contact direct avec les amapiens « qui viennent parfois sur la propriété donner un coup de main. Le retour sur la qualité de notre travail, c’est important. On est parti de rien en 2010. On commence seulement à rentabilis­er.» Et les amapiens y sont pour quelque chose.

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(Photos M.L.M.) Les distributi­ons ont lieu tous les mercredis de  à  heures devant la médiathèqu­e de Ranguin où le parking est aisé et gratuit.

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