La liste des premiers médaillés
13-Novembre à Paris sont les plus représentées (61 noms), l’attaque au camion du 14Juillet sur la promenade des Anglais en compte 36. Trente rescapés et six décédés.
Valeur symbolique
« Il y a là des familles endeuillées, des victimes psychologiques, des enfants qui ont demandé cette reconnaissance pour leurs parents, des parents qui l’ont demandée pour leur enfant décédé ou blessé... », explique Yassine Bourouais, président de l’association Promenade des anges-14 juillet 2016. Seuls ceux qui en font la demande peuvent postuler à cette distinction symbolique, qui n’octroie aucun avantage financier. L’association en a accompagné une trentaine. « C’est important pour ces personnes d’être reconnues par la République. Cela a une valeur de reconstruction. Si cela peut les aider, tant mieux », justifie Yassine Bourouais. A contrario, « beaucoup ne voient toujours pas l’intérêt de cette médaille, n’y voient pas d’effet réparateur ».
« Ne pas être oublié »
Guillaume Denoix de SaintMarc plaidait pour une telle médaille. Il y voit « un vrai signe de reconnaissance. Cela veut dire que le drame qui a impacté ces victimes concerne la Nation toute entière. Que ces personnes ont souffert au nom de la société. C’est aussi un moyen de ne pas être oublié. » L’AFVT milite pour que la limite rétroactive de cette distinction (2006) soit reculée. « Mais nous sommes contents que les choses bougent enfin, salue Guillaume Denoix de Saint-Marc. Cela va amener d’autres victimes à se déclarer - ou pas. Nous sommes là pour les accompagner. » Pour l’heure, reste à savoir à « La journée a été très pénible... » Des sentiments ambivalents. Nourris d’une violence paradoxale. Anne-Marie Arnaud ne cache pas son trouble, hier, en évoquant la distinction accordée à titre posthume à son mari. Le soulagement aurait pu l’emporter. Mais AnneMarie a surtout eu « l’impression qu’il était mort une deuxième fois ». Tué par balles, Jean-Pierre Arnaud est l’une des 19 victimes de l’attentat du 13 mars 2016 dans la station balnéaire de Grand Bassam, en Côte d’Ivoire. Il est l’un des quatre Français tués dans l’attaque, l’un des deux Azuréens (1). JeanPierre Arnaud, Cagnois d’origine, a trouvé la mort à l’âge de 75 ans, dans cette Côte d’Ivoire où il vivait depuis quarante ans. « Mon mari était un militaire de Saint-Mandrier, un nageur de combat. Et il a succombé à une attaque de djihadistes... », soupire Anne-Marie. La veuve vit à Saint-Laurent-du-Var, où repose son mari. Elle criait son sentiment quelle occasion ces 124 médailles seront remises. Reste, surtout, le plus dur pour les centaines de victimes des attentats, de Nice et au-delà. Yassine Bourouais résume : « Elles veulent avant tout une prise en charge à long terme, l’aide au retour à l’emploi, et surtout, la recherche de vérité, pour comprendre ce qui s’est passé le 14-Juillet. » d’abandon par les autorités. Elle a donc sollicité la médaille nationale des victimes du terrorisme. Souhait désormais exaucé.
« Lui rendre hommage ainsi »
« J’ai appris ce matin [hier] que mon mari aurait la Légion d’honneur et la médaille. J’ai eu un choc, j’étais un peu sonnée... Mais je suis satisfaite, confie AnneMarie. Je suis “contente” pour toutes les victimes, même si vous pensez bien qu’on
Victimes physiques ou psychologiques
Amândio Alves Braz, Yanis Ayadi, Linda Ayadi née Benmessahem, Laurence Bray, Rosa Braz née Alves Fernandes, Lucien Chassin, Martine Chassin née Soggin, Claire Couturier née Chandre, Emma Darwiche, Soad Darwiche, Alexie Deloffre, Jean-Michel Duclos, Sabah Ezzeddi, Federica Fratagnoli, Pascal Gonzalez, Philippe Gonzalez, Michel Kepka, Danuta Majkut née Olczak, Anne-Cécile Micheli née Grisoni, César Micheli, Ghjuvanna Micheli, Petru Micheli, Esteban Pena-Villagran, Aurore Pernin, Hammouda Raouafi, Patrick Richard, Fabio Richard, Houssem Rouafi, Yasmine Sardi, Gaëtan Zucco.
Reconnus à titre posthume
Odile Caleo, Jocelyne Caleo née Lefevre-Sory, Mario Casati, Hervé Chadeau, Igor Chelechko, Robert Marchand. se serait passés de tous ces attentats ! » Paradoxe : la Fenvac (Fédération nationale de victimes d’attentats et d’accidents collectifs), qu’Anne-Marie représente dans les Alpes-Maritimes, se disait réservée sur l’utilité d’une telle médaille. Mais elle l’a « fait pour [s]on mari. C’était quelqu’un de carré, droit, se battant pour son pays. Depuis qu’il est mort, je n’ai jamais rien demandé. Rien ! Mais ça, pour moi, ça vaut toutes les reconnaissances du monde. Avec cette médaille, je veux lui rendre hommage. C’est une reconnaissance envers lui. » Pour lui, donc. Et non pour elles, AnneMarie et ses filles, Chloé et Coralie. « Quelque part, on est fières d’avoir cette médaille pour lui. Mais on reste dans notre peine. Il n’y a pas de reconstruction possible. C’est trop violent, trop dur... Malgré tout, la vie est belle ! Et il faut continuer à penser aux autres, à les aider. » (1) Avec le Cannettan Jean-Edouard Charpentier, 78 ans.