Abrha Milaw est magique
Auteur d’une magnifique course qu’il termine en 2h07’25’’, l’Ethiopien de 30 ans devance ses rivaux kenyans et explose au passage le record de l’épreuve de plus d’une minute
On attendait un Kenyan, c’est finalement un Éthiopien qui nous a éblouis. Hier, pour la 11e édition de ce marathon des Alpes-Maritimes, Abrha Milaw (30 ans) a devancé les favoris annoncés : Nickson Kurgat (30 ans) et son compatriote Bernard Too (26 ans). Alors que les deux coureurs kenyans étaient attendus en tête sur la Croisette, c’est bien le lauréat 2017 du marathon de Stockholm qui a franchi la ligne d’arrivée avant tout le monde, en signant un temps impressionnant : 2h07’25’’. Record personnel battu (2h07’46’’) et record de l’épreuve balayé d’une minute et quinze secondes (2h08’40’’). Kurgat et Too terminent respectivement deuxième et troisième avec des temps tout à fait honorables (2h10’41’’ et 2h11’55’’). Autant dire que la course est un franc succès au niveau sportif, avec des performances de haute volée.
Une météo pas si favorable que ça
Lorsqu’un record tombe en marathon, la première réaction est généralement d’analyser la météo, en cherchant les facteurs qui ont aidé l’athlète à réaliser une telle performance. Pourtant, le temps d’hier matin n’était pas vraiment au beau fixe. Certes, cela aurait pu être pire, mais les quelques averses et surtout les vents violents, tantôt favorables, tantôt de travers n’ont pas aidé les coureurs. Benoît Z, recordman de France du marathon a d’ailleurs été impressionné par le chrono de Milaw dans de telles conditions : « C’est énorme ce qu’il a réalisé. Avec le vent de travers, son chrono vaut 2h05. Le niveau général de cette année est vraiment très relevé. »
Un tournant au km
Lorsqu’il a franchi la ligne d’arrivée, les bras levés au ciel, Abrha Milaw comptait plus de trois minutes d’avance sur ses poursuivants kenyans. Pourtant, Nickson Kurgat et Bernard Too avaient fait une bonne partie de la course en tête. C’est seulement au 29e kilomètre que l’Ethiopien prenait les commandes. Alors qu’il laissait jusqu’ici Kurgat et Too suivre le lièvre à la trace, Milaw changeait de rythme une fois la difficulté du Cap d’Antibes avalée. Il passait la vitesse supérieure et laissait ses concurrents sur place. Il faisait ensuite cavalier seul et remportait, 12 kilomètres plus loin, plein de panache, son premier marathon des Alpes-Maritimes. Pour ce qui est des féminines, pas de surprise puisque c’est la favorite, l’Éthiopienne Nurit Shimmels, qui s’est imposée en 2h31’54’’, devant les Kenyanes Doris Changeywo et Edinah Kimaiyo.