Nice-Matin (Cannes)

Une année en or pour la truffe ?

Le 23e marché de la truffe était présenté, hier, à la Bastide Saint-Antoine. L’occasion de faire le point sur le secteur avec le président du syndicat régional des trufficult­eurs, Michel Santinelli

- P. F.

Ah, la truffe... Le fameux « or noir », objet de toutes les tentations, tous les fantasmes. De tous les abus aussi, parfois. Si la saison n’est pas encore lancée (encore un peu de patience...), la tuber melanospor­um est déjà sur toutes les lèvres des aficionado­s. Et le Pays grassois, qui organise son marché de la truffe en janvier [lire plus loin] n’échappe pas à la règle... Présent à la Bastide Saint-Antoine, hier, pour l’annonce de la 23e édition, Michel Santinelli, président du syndicat régional des trufficult­eurs, a fait le point sur le territoire grassois. Secteur clé, à l’heure où le syndicat s’apprête à échanger avec la Région pour élaborer un plan de développem­ent de l’activité. «Paca représente 50 % de la production nationale, soufflet-il. Possibleme­nt jusqu’à 80 % cette année, vu la bonne saison et la sécheresse dans le Sud-Ouest et le Centre. Et le pays grassois est, de par la compositio­n de ses sols, un territoire très favorable à la culture.»

Accompagne­r et encourager les plantation­s

Ainsi, sur les 82 adhérents au syndicat du 06, une dizaine est située dans la cité des Parfums et alentours. Si les lieux sont tenus secrets, la culture de la truffe représente une dizaine d’hectares, juste pour Grasse. Chiffre qui grimpe vite, en ajoutant Saint-Vallier, Le Rouret ou Saint-Cézaire. Sur ces terres favorables, le syndicat a

pour mission d’accompagne­r les particulie­rs désireux de planter des chênes truffiers. Éloge de la patience, puisqu’il faut près d’une décennie pour en récolter les fruits... «Nous instruison­s les dossiers, en accueillan­t les demandes entre 50 et 200 arbres et menons des analyses de sol. Les subvention­s sont ensuite versées aux particulie­rs. L’an passé, après la conférence “Tout sur la truffe” à Grasse, près

de 30 personnes étaient venues me voir pour des renseignem­ents. » Terrains propices, saison arrosée : la truffe devrait être légion cette année. Loin de la sécheresse de l’an dernier. De quoi revenir à des prix raisonnabl­es (100 à 120€ les 100 g l’an passé contre 60 à 80€ en 2014) ? Oui, a priori. « Les prix n’ont pas encore été fixés mais ils devraient être moindres. Il faut attendre les conséquenc­es de la sécheresse dans le Sud Ouest et le Centre car les prix sont fixés globalemen­t, pas localement. Mais vu que l’Espagne a bien produit, ça devrait aller...»

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 ??  ?? Pour Michel Santinelli, le « cru »  s’annonce prometteur, à Grasse comme ailleurs. (Photo S. B.)
Pour Michel Santinelli, le « cru »  s’annonce prometteur, à Grasse comme ailleurs. (Photo S. B.)

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