Nice-Matin (Cannes)

Mémoire de Grassois Christian Borchi raconte la place aux Herbes des années 

- CORINNE JULIEN BOTTONI

Retrouvez cette rubrique qui donne la parole à un habitant de la cité des parfums ou du pays grassois. Aujourd’hui , Christian Borchi raconte son histoire, de la célèbre place grassoise jusqu’au Tignet.

Aménagée à la fin du XIXe siècle, après la démolition de l’hôtel particulie­r de la famille de Gourdon, la place aux Herbes devient au fil du temps un centre économique très actif. Au lever du jour, les producteur­s locaux installent leurs étals colorés et proposent moult produits alimentair­es, légumes et autres fleurs, en hélant les chalands. La halle construite en 1901 transforme l’endroit, devenu entre-temps place Jean-Jaurès, en un marché couvert qui protège vendeurs et clients. Les commerçant­s en fruits et légumes ouvrent les jours de marché, de minuit à midi pour la réception des marchandis­es, la vente débutant vers 2 h 30. Christian Borchi, ayant passé toute son enfance dans le quartier, a connu l’effervesce­nce qui caractéris­ait alors ce lieu. «Nous habitions à l’angle de la place, au quatrième étage d’un vieil immeuble. Nos fenêtres donnaient aussi sur les rues du Miel et de la Pouost.» Le garçonnet est le petit dernier d’une fratrie de quatre enfants, composée de deux garçons et de deux filles. Le père, Agénor, est menuisier à son compte, tandis que son épouse Lucienne travaille comme préparatri­ce chez Lautier.

Caramels à  centime et millefeuil­les de maman

«Le quartier comptait de nombreuses familles italiennes et espagnoles. Nous-mêmes étions originaire­s de Toscane. L’ambiance était chaleureus­e. Tout le monde se connaissai­t et s’entraidait.» Et Christian de se souvenir des fromagers, primeurs et autres volaillers installés sous la halle. Avant de partir à l’usine, Lucienne, dès six heures du matin, aide Madame Carletto, la maraîchère, à installer son banc. Au retour de l’école, Christian récupère un panier rempli de légumes et de fruits, en remercieme­nt du coup de main donné par sa maman. En sortant de l’école Gambetta, sise en contrebas, le petit garçon

Colis de Noël

Les personnes de + de  ans non imposables, demeurant sur la commune de Pégomas sont invitées à venir s’inscrire au CCAS afin de recevoir leur colis de Noël. Se munir du dernier avis de non-imposition. Date limite d’inscriptio­n le vendredi  novembre. Inscriptio­n obligatoir­e, même pour les personnes déjà inscrites les années précédente­s. se précipite avec ses copains chez l’épicier Lambert, pour acheter des bonbons, conservés dans d’immenses bocaux de verre. «Les caramels coûtaient un centime. Nous en payions quelques uns, mais en chapardion­s parfois une poignée. Le commerçant s’en apercevait, mais il ignorait ces larcins, car il savait que nous avions peu de moyens. Je pense que nous cédions à une envie effrénée que je regrette aujourd’hui et je salue la bienveilla­nce de M. Lambert qui n’a jamais averti nos parents.» Quant à Guiguite Tosello, la charcutièr­e, elle n’oublie jamais d’offrir à Christian une tranche de jambon à l’os dès qu’il franchit le seuil de sa boutique. Malgré ses journées harassante­s, Lucienne adore cuisiner et surtout réaliser des gâteaux. Il flotte dans la cuisine familiale d’appétissan­ts effluves de sucre, de confiture et de miel. Sur la table, de succulents millefeuil­les semblent attendre le retour des enfants.

Des matchs Italie-Espagne

Pour Christian et ses copains, la place couverte est avant tout une aire de jeux. «On jouait au ballon, même par temps de pluie. On organisait entre nous des matchs Italie-Espagne avant l’heure. C’était vraiment une ambiance exceptionn­elle qui m’a donné le goût du contact et du relationne­l» poursuit ce féru de sport. Après avoir travaillé pendant quarante années, en tant qu’inspecteur à la sécurité sociale, Christian savoure une retraite très active, demeurant très proche de Mélanie, Lola et Romain, ses enfants dont il loue la réussite profession­nelle : une enseignant­e, une doctoresse et un commercial dans l’événementi­el. Il vit aujourd’hui au Tignet où il est adjoint aux sports, à la jeunesse et à l’écologie. Toujours très impliqué dans la vie associativ­e et les manifestat­ions sportives de tous ordres, il s’efforce de promouvoir auprès des jeunes le respect de l’environnem­ent et l’attrait du sport. De temps à autre, il revient sur les lieux de son enfance, afin de renouer un moment avec un passé qui n’est pas si lointain et qui lui rappelle le temps où la Basse Ville était le poumon économique de la cité des Parfums.

Cérémonie du  Novembre

Cérémonie du Centenaire dimanche  novembre, à  h messe en l’église, à  h défilé avec la participat­ion de Geronimo costumés en Poilus, des enfants des écoles avec leurs lumignons qui chanteront La Marseillai­se avec la chorale « A tout Choeur ». Cette cérémonie sera suivie d’un repas au Bistrot des Gones. Sur inscriptio­n, tarif  €.

Appel aux dons

Une urne est déposée à l’hôtel de ville de Peymeinade pour recueillir des dons afin de soutenir les victimes des inondation­s survenues dans l’Aude. La Ville fera ensuite parvenir ses fonds aux autorités coordonnat­rices.

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Hier : Christian dans la cour de l’école Gambetta. Il est le troisième, à gauche, assis par terre. Aujourd’hui, très impliqué dans la vie de sa commune du Tignet et dans le sport qu’il pratique toujours assidûment. (Photos DR et C.J.-B.)

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