Nice-Matin (Cannes)

Ils demandent au bus-tram de changer de voie

Plusieurs entreprise­s situées au Nord de la commune, expropriée­s d’une partie de leur terrain, ont déposé un recours au tribunal administra­tif. L’audience est prévue mardi prochain

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr

La constructi­on de nouvelles surfaces commercial­es, au nord de la route de Grasse, comme le centre Olympie qui vient d’ouvrir ses portes, ravive leurs inquiétude­s. « Mais par où va passer le bus-tram ? La circulatio­n est déjà engorgée sur cet axe majeur. Si cela continue, les clients ne pourront pas accéder aux magasins ou en sortir ! », s’exclame Georges Siboni, président de l’associatio­n Espace Antibes et environs qui regroupe plus d’une centaine de commerces et d’entreprise­s artisanale­s. En 2016, l’associatio­n avait été déboutée par la cour administra­tive d’appel de Marseille. Elle avait attaqué l’utilité publique du projet de bus-tram porté par la Communauté d’agglomérat­ion de Sophia Antipolis (Casa). L’associatio­n a contre-attaqué en introduisa­nt devant le tribunal administra­tif de Nice un nouveau recours visant, lui, a annulé l’arrêté préfectora­l « portant cessibles les immeubles désignés à l’état parcellair­e pour l’aménagemen­t du bus-tram sur les communes d’Antibes, Biot, Valbonne et Vallauris ». L’audience publique aura lieu au tribunal mardi. L’associatio­n Espace Antibes et environ n’est pas isolée dans cette nouvelle bataille juridique. Cinq autres demandeurs ont introduit le même recours de manière individuel­le. Mais la logique est la même.

« Il va falloir passer par un trou de souris »

SAS Pormenaz (Chullanka), les établissem­ents Darty et fils, Société Business Center, les sociétés civiles immobilièr­es (SCI) BT et 06... À moins de céder à l’amiable des terrains dans le cadre de la Déclaratio­n d’utilité publique (DUP), tous les plaignants risquent d’être expropriés d’une partie de leur propriété. Souvent des parkings pour la clientèle. « Cela constitue un préjudice économique énorme », rappelle Georges Siboni. Il souligne que dans le cas précis d’Antibes Espace, c’est l’entrée principale qui va être gravement impactée. « Il va falloir passer par un vrai trou de souris. Comment vont faire les camions de livraisons, sans parler des services de secours ? Nous avons déjà cédé du terrain à deux reprises pour l’agrandisse­ment de la route...». En 2016, les commerçant­s avaient demandé la mise en place d’une commission pour étudier des solutions. La Casa avait évoqué l’étude d’une procédure d’indemnisat­ion à l’amiable et un travail en commun sur les points techniques des travaux d’aménagemen­t. « Il y a eu une réunion, sans plus », déplore M. Siboni qui a récemment adressé un courrier à la Casa. Un rendez-vous doit avoir lieu. S’ils en passent par le tribunal administra­tif pour se faire entendre, les demandeurs précisent qu’ils « ne sont pas opposés au bus-tram mais à son tracé actuel ». « La route de Grasse va poser d’énormes problèmes. Il n’y a pas assez de place. Partout ailleurs, les bus à haut niveau de service (BHNS) circulent au milieu des voies. Là, faute d’espace, la voie dédiée est créée à droite, sur des bâtiments existants », pointe le président de l’associatio­n. Il a émis une idée de création de passerelle aérienne ou un tracé qui passerait sur la totalité du chemin de Saint-Claude pour rejoindre la station prévue au niveau de l’hyper Carrefour.

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(Photo Archives Nice-Matin) En mai , une manifestat­ion avait de façon symbolique été organisée aux Espaces d’Antibes.

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