Nice-Matin (Cannes)

Les crues éclairs sous haute surveillan­ce

La communauté d’agglomérat­ion Cannes Lérins est un territoire pilote en matière d’alerte sur les crues éclairs. Ce projet, prévu sur 3 ans, devrait permettre de mieux gérer ces phénomènes

- CLAIRE CAMARASA ccamarasa@nicematin.fr

Après les intempérie­s d’octobre 2015, la communauté d’agglomérat­ion Cannes Pays de Lérins (CACPL) a souhaité porter l’accent sur la gestion des risques. « Les crues éclairs sont un phénomène propre à notre territoire, indique David Lisnard, maire de Cannes et président de l’agglomérat­ion. Ce phénomène climatique s’explique par le fait qu’il y a des périodes de grande sécheresse suivies de fortes pluies, ce qui entraîne une montée des eaux très rapide. » Et c’est dans le cadre des programmes d’action de prévention des inondation­s (PAPI) et du programme européenne RISQUEAU que la CACPL est devenue pilote en matière d’alerte des crues éclairs. « Ici, nous sommes exposés à tous les risques majeurs sauf les risques volcanique et avalanche, précise David Lisnard. La prévention des riques majeurs va devenir un élément essentiel et l’échelon performant pour le gérer est la commune. »

De nombreux moyens d’alerte

Les solutions pour réduire la probabilit­é du risque ? « Il faut un contrôle de l’aménagemen­t du territoire, préserver les zones naturelles et réaliser des constructi­ons avec des systèmes hydrolique­s plus performant­s », poursuit-il. Territoire pionnier à l’échelle européenne, la CACPL met en place de nombreux outils. « Nous avons installés 140 haut-parleurs, mis en place un système d’envoi de SMS, de mails et d’appels sur les téléphones fixes, détaille le président de l’agglomérat­ion. Pour que l’alerte soit efficace, il faut être précis dans la nature du risque. » Car la priorité est avant tout d’évaluer le risque pour mettre les population­s à l’abri et leur faire acquérir les bons réflexes en cas de crues éclairs. Des sondes, des radars, des pluviomètr­es, des échelles limnimétri­ques ou encore des débitmètre­s sont installés pour quadriller le territoire et identifier les risques (lire par ailleurs). « Lors d’un phénomène de crise soudaine, tous ces capteurs permettent d’avoir des informatio­ns en temps réel avec le centre de commandeme­nt, explique David Lisnard. Il s’agit d’une alerte fiable qui va permettre d’améliorer l’anticipati­on grâce à une connaissan­ce géologique pointue. » En effet, tous ces outils permettent d’obtenir des données telles que le niveau d’intempérie, le niveau d’eau dans les systèmes capillaire­s mais également la vitesse à laquelle l’eau circule. Le site www.predictser­vices.com permet d’ailleurs de suivre en direct, via son smartphone, sa tablette ou son ordinateur, l’évolution des événements pour adopter un comporteme­nt adéquat. « L’objectif est de mailler le territoire pour améliorer la pertinence du seuil d’alerte, insiste Laurence Estimbre, directrice du pôle Cycles de l’eau. Nous avons besoin de croiser les informatio­ns pour améliorer notre évaluation des risques et être plus performant. » De nombreuses caméras seront d’ailleurs installées d’ici fin 2019 dans les communes de l’agglomérat­ion. Un projet qui s’étalera sur trois ans pour recueillir un maximum de données et permettre d’éviter que les incidents d’octobre 2015 ne se reproduise­nt un jour.

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Des échelles limnimétri­ques, des débitmètre­s, des sondes radar du niveau d’eau ou encore des pluviomètr­es sont installés sur le territoire, comme ici à la Frayère, sur le Riou et à Vallauris. (DR)

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