Nice-Matin (Cannes)

Repreneurs en approche

- FABIEN PIGALLE

On l’oublierait presque, mais Monaco a joué le PSG en début de saison. C’était en Chine, lors du trophée des champions. Les Monégasque­s, entraînés à l’époque par Leonardo Jardim s’étaient inclinés nettement, 4-0. Depuis ce samedi 4 août beaucoup de choses ont changé. À tel point qu’obtenir ne serait-ce qu’un match nul dimanche tiendrait du fantasme. Retour sur les moments clés.

Une victoire, et puis...

Pour son premier match, l’équipe de Monaco parvient à l’emporter à Nantes. Froidement. Malmenés pendant plus d’une heure, les Monégasque­s tuent le match en quinze minutes grâce à Lopes, Jovetic et Falcao. « Je suis content de l’attitude et puis c’est toujours mieux de travailler avec la bonne attitude », confiait alors Jardim. Ce jour-là, Monaco montre déjà certaines limites. Des lacunes confirmées lors de la réception de Lille. L’ASM laisse filer dans le même temps son attaquant Keita Baldé en prêt à l’Inter Milan et pense un temps à recruter... Mais personne ne viendra. Ni Négredo, ni Brahimi, et encore moins Marchisio pourtant prêt à faire des sacrifices pour venir en Principaut­é. Monaco décide de faire confiance à ses jeunes. Trop. Golovin, la star russe du Mondial, se blesse dès son premier entraîneme­nt à la cheville et cette équipe manque de qualité technique. « Certains joueurs recrutés l’an passé n’ont pas su s’adapter à notre championna­t, expliquait pourtant le viceprésid­ent Vadim Vasilyev lors de la présentati­on des recrues. C’était un peu juste pour notre niveau. Ce n’est pas un échec mais on a pris la décision de les laisser partir et prendre d’autres joueurs de meilleure qualité. L’équipe est aujourd’hui plus forte que l’an passé avec ce mercato ». Raté.

Le temps additionne­l

L’histoire aurait-elle été différente sans ces deux défaites ? Sûrement. Coup sur coup, Monaco s’incline à la 92e minute à Bordeaux, et à la 91e à domicile contre l’OM. Deux points de plus dans l’escarcelle, une broutille ? Faux. Parce qu’il ne faut pas voir cela d’un point de vue comptable. Monaco serait resté invaincu après quatre journées (sans prendre en compte les nuls suivants à Toulouse et à Nîmes). En terme de confiance, ça aurait pu maintenir la dynamique... Et peut-être que Leonardo Jardim aurait eu un peu plus de temps. A u lieu de ça, tout le monde a lâché.

La blessure de Lopes

Mi-septembre, le Portugais Rony Lopes se blesse avec sa sélection aux ischio-jambiers. Il devait être absent un mois... il n’est toujours pas revenu. Le seul capable de faire des différence­s offensivem­ent manque terribleme­nt à cette équipe où les leaders se comptent sur une demi-main. Le début des pépins physique pour un groupe en perdition. Au 12 septembre, Subasic, Sidibé, Golovin, Geubbels et Pellegri ne comptent aucune titularisa­tion. Jovetic est toujours victime de ses faiblesses musculaire­s... Rien ne va plus. Les jours de Leonardo Jardim sont comptés, d’autant qu’il avait annoncé en début de saison dans nos colonnes que cette année sera la plus difficile si le mercato ne suivait pas. « Je fais l’omelette avec les oeufs que j’ai », avait-il avoué.

Jardim remercié

La direction du club n’a pas beaucoup apprécié les craintes de son entraîneur qui prévoyait une saison compliquée, et elle préfère remercier son technicien dès la 9e journée pour corriger le tir. Les deux parties tombent d’accord sur un chèque d’environ 8 millions d’euros en pleine trêve internatio­nale. David Bechkoura, entraîneur de la réserve assure les séances d’entraîneme­nts et les dirigeants de l’ASM décident de jeter leur dévolu sur une vieille connaissan­ce, joueur emblématiq­ue, mais dépourvue d’expérience sur un banc : Thierry Henry. Il a apporté sa pierre à l’édifice belge, troisième du dernier Mondial mais n’avait encore jamais été numéro 1.

Henry, sacré pari

L’arrivée médiatique de Henry ne résiste pas à la mauvaise forme de son groupe. En quatre matches, le coach Monégasque ne réussit pas à inverser la tendance. Sous ses ordres, Monaco n’a toujours pas gagné un match, stagne à la 19e place de la L1, et est éliminé de la Ligue des champions. La méthode de travail évolue, la tactique aussi, trop peutêtre, mais Henry doit composer avec de plus en plus de blessés. La déprime plombe les têtes des cadres. L’entraîneur est obligé de lancer des jeunes de 17 ans (Massengo et Gouano) et de faire confiance à ceux qui en ont 18 (Diop et Sylla). Dans le même temps, le président Rybolovlev est rattrapé par ses ennuis judiciaire­s et les Football Leaks égratignen­t jour après jour l’image du club. Dimanche, le PSG qui a remporté tous ses matches débarque au Louis-II. A Monaco, on espère ne pas prendre la foudre... en priant pour une éclaircie. Sûrement après la trêve, à Caen, en Normandie, ce serait parfait. Ensuite, il restera peu d’excuses. En , Dmitri Rybolovlev est devenu actionnair­e majoritair­e (environ deux tiers) du club de la Principaut­é alors au fin fond du classement de Ligue . Après de lourds investisse­ments, l’image de l’ASM a été redorée d’un point de vue sportif, notamment grâce aux aventures européenne­s et au titre de champion , mais les ennuis judiciaire­s de Rybolovlev et la politique mercantile du club, agace de plus en plus en Principaut­é, et notamment au Palais. La vente du club, serpent de mer, est revenue dans l’actualité. Des repreneurs américains (Peak investment­s) seraient évoqués. Jusqu’ici, les rumeurs de vente avaient toujours été réfutées par la direction russe souhaitant poursuivre le développem­ent du club.

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