Nice-Matin (Cannes)

Olivier Echouafni décrypte les Bleues

Sélectionn­eur des Tricolores (2016-2017), le Mentonnais, coach du PSG féminin depuis juin, pose son regard aiguisé sur le collectif emmené par Corinne Diacre

- Billetteri­e : www.allianz-riviera.fr / A partir de  euros.

Olivier Echouafni se place comme le premier supporter des Bleues. Sélectionn­eur de l’équipe de France pendant une saison (2016-2017), qu’il avait conduit aux quarts de l’Euro avant d’être remercié par le président Le Graët, à un an du terme de son contrat, le Mentonnais n’oppose pas son mandat à celui de Corinne Diacre, sa remplaçant­e intronisée en août dernier avec la mission de décrocher le premier titre majeur du foot féminin tricolore, au Mondial 2019 en France (7 juin-7 juillet). L’Azuréen, lui, avait axé son management sur la cohésion de groupe, pour «ne plus voir Lyonnaises et Parisienne­s chacune dans leur coin ». Et quand il pose son regard sur le travail de sa successeus­e, il parle de prolongeme­nt. L’actuel entraîneur du PSG féminin (2e de D1 à 2 pts de Lyon qu’il reçoit le 18 novembre) décode la bande à Bouhaddi, à la veille du match face au Brésil.

Manque de réalisme

Premier élément à passer au crash test, l’incapacité chronique des Bleues à se montrer efficaces. Un mal qui pourrait coûter cher l’été prochain, face aux gros poissons du niveau internatio­nal. Aux yeux d’Echouafni, le problème va se régler. « Les filles font tout à 400 à l’heure. Elles sont toujours dans des temps forts. Il n’y a pas d’alternance avec des temps faibles. Quand elles arrivent dans le dernier geste, finalement, elles se précipiten­t et manquent encore de finesse en pensant que marquer c’est frapper fort. Il y a néanmoins des progrès, elles commencent à être plus calmes. »

Un groupe jeune

L’été prochain, cette équipe de France rajeunie parviendra-t-elle à répondre aux attentes ? Est-ce que l’une des vice-championne­s du monde des moins de 20 ans 2016. qui intègrent petit à petit la sélection, peut exploser ? L’ancien milieu de terrain du Gym (2003-2010) nuance. « L’équipe a progressé en termes de maturité et d’expérience depuis l’Euro 2017. C’était une compétitio­n de transition, la fin d’un cycle pour des filles qui avaient brillé pendant des années. Je pense aux Abily, Thomis, Georges… Mais, pour atteindre le haut niveau, les jeunes devront connaître la difficulté. Et pour l’instant, beaucoup n’ont pas eu un début de carrière trop compliqué. » Corinne Diacre ne disait pas le contraire cette semaine à Clairefont­aine. Elle aimerait que son équipe « soit en difficulté » pour parer à tous les scénarios, notamment courir après le score dans l’optique du Mondial. Pour la révélation potentiell­e, Marie-Antoinette Katoto (20 ans), a le profil. La buteuse du PSG (11 réalisatio­ns en 14 matchs cette saison) pourrait connaître sa première cape, demain face au Brésil. « Elle est encore très très loin de son meilleur niveau, souligne Echouafni, au sujet de sa joueuse. A elle de s’épanouir, désormais, avec des performanc­es régulières en club. Elle a une vraie posture de leader en elle, tous les atouts pour apporter un complément à cette équipe. Elle ne doit pas venir sur la pointe des pieds. »

Une Division  plus homogène ?

Qualifiée de championna­t à deux vitesses, où Lyon (douze titres de rang) joue les rouleaux compresseu­rs, la

D1 semble en pleine mutation. Le mano a mano entre Paris et l’OL de cette saison pourrait s’avérer précieux. « Lyon est la meilleure équipe du monde et le fait qu’on puisse s’accrocher est bénéfique à l’équipe de France. Plus les confrontat­ions seront accrochées, plus ça va aider les filles à mieux appréhende­r les grandes compétitio­ns et leurs moments clés », pose le Mentonnais.

Gérer la sensibilit­é

L’ancien sélectionn­eur met aussi en garde contre les caprices du mental. « Il faut un discours positif. Il convient de ne pas se mettre une pression trop forte avant l’événement. Sinon, c’est ingérable. Le mental, c’est le petit grain de sable qui peut tout faire déraper. Et chez les filles, il y a un peu plus de sensibilit­é », avance-t-il, pointant l’impact des remplaçant­es en cas d’éventuelle­s défaillanc­es. « L’équilibre d’équipe sera très important. Elles savent qu’elles n’auront pas beaucoup de temps de jeu mais elles doivent apporter un plus. C’est souvent celles-là qui font la différence dans la compétitio­n. » C. ROUX

 ??  ?? L’Azuréen avait mené Camille Abily & Co en quart de l’Euro , où l’aventure avait pris fin contre l’Angleterre (-). La seule défaite du Mentonnais sur le banc de la sélection en  matchs.
L’Azuréen avait mené Camille Abily & Co en quart de l’Euro , où l’aventure avait pris fin contre l’Angleterre (-). La seule défaite du Mentonnais sur le banc de la sélection en  matchs.

Newspapers in French

Newspapers from France