McLaren S Spider : ébouriffante
A peine différente du coupé, la version Spider de la McLaren 570 S étonne par son homogénéité. Une sportive redoutable qui ne perd rien à enlever le haut
Jusquà une période récente, il fallait se rendre au Grand Prix de Monaco pour voir rouler des McLaren. Toujours présente sur les circuits de F1, la marque anglaise connaît un succès grandissant avec ses modèles « civils », au point de faire de l’ombre aux Ferrari et autres Lamborghini. Sur la place du Casino ou devant les établissements de luxe de la Principauté, on ne voit qu’elles avec leurs lignes agressives et leurs couleurs flashy à l’image du Volcano Orange de notre modèle d’essai. Au delà des apparences et de la frime, les McLaren de série se sont imposées en un rien de temps comme de redoutables alternatives grâce à leurs qualités routières qui n’ont plus rien à envier à celles leurs prestigieuses rivales italiennes. La 570 S Spider en est la parfaite illustration. Osmose Très proche du coupé dont il dérive, le Spider se distingue évidemment par son toit amovible qui se déploie en seulement quinze secondes. En deux parties, celui-ci peut être actionné jusqu’à 40 km/h. Et une petite vitre escamotable faisant office de coupe-vent peut également être baissée, ce qui permet de réduire remous et courants d’air, très contenus même à allure soutenue. Ainsi découverte, cette version Spider dont raffolent notamment les Américains permet de profiter au mieux des envolées énergiques du V8 biturbo 3,8 l. Plein les oreilles, plein les yeux, cheveux au vent : la conduite de cette 570 S Spider est un bonheur de chaque instant. Phénomène rare, dès la prise en main de cette auto d’exception, le conducteur se sent d’emblée en osmose avec elle. La conjonction de plusieurs facteurs : une excellente position de conduite, un petit volant très agréable, une direction ultra-directe et un train avant à la précision chirurgicale. Pour arriver à ce résultat bluffant, les ingénieurs de chez McLaren ont réalisé un travail d’orfèvre, adaptant les réglages du châssis en fibre de carbone au très léger surpoids du spider (+46 kg) par rapport au coupé. Efficace sans être radicale Au volant, impossible (du moins pour un pilote amateur) de déceler la moindre différence en terme de comportement. Les accélérations façon catapulte (0 à 200 km/h en moins de 10 s) sont toujours au rendez-vous, la motricité comme la rigidité de cette propulsion de 570 ch impressionnent et le freinage carbone-céramique (de série) n’est jamais mis en défaut. De kilomètre en kilomètre, le rythme s’accélère sans qu’on puisse imaginer un instant sur route ouverte atteindre ou même approcher les limites d’adhérence de cette super sportive capable d’atteindre 328 km/h (sur circuit, bien entendu). Efficace sans être radicale, joueuse sans se montrer le moins du monde dangereuse, la McLaren 570 S Spider est particulièrement fréquentable au quotidien. Douce à allure modérée grâce à une boîte auto double embrayage à sept rapports aussi civilisée que réactive, elle est étonnamment confortable et très bien finie. Quelques petits griefs toutefois à bord : des réglages de sièges électriques difficiles à localiser et un GPS pas toujours très intuitif. Des détails rapidement oubliés, à l’image du petit supplément (23 000 euros) nécessaire pour s’offrir cette version découverte de la 570 S.