Le général Goiran, maire à Nice et combattant au Nord
Lorsque, en 1912, le général Goiran, âgé de 65 ans, fut élu maire de Nice, se doutaitil que, deux ans après, il repartirait à la guerre ? La guerre, il l’avait connue dès 1870, où il avait été fait prisonnier par les Prussiens. Ensuite, il avait gravi tous les échelons militaires, jusqu’à devenir ministre des Armées. Être maire, pendant la guerre, n’est pas chose simple. À la tête de la mairie de Nice, François Goiran doit faire face à la désorganisation de l’administration, à l’angoisse de la population, à la ruine des familles, à l’effondrement du tourisme, à la flambée des prix, à l’arrivée des réfugiés et des blessés. Il doit organiser les distributions de vivres, d’argent et de soupes populaires, superviser la transformation des hôtels en hôpitaux et s’occuper des orphelins. Il en recueille un chez lui. En 1916, Paris le rappelle pour remettre en ordre le troisième corps d’armée, qui est en déroute, à Rouen. À 67 ans, il rempile. C’est de Rouen qu’il continuera à administrer Nice. « Je fais la guerre à Rouen, dit-il, et c’est à Nice que je la subis. » Un accident de voiture l’obligera à quitter l’armée. « Je vous envie de pouvoir aller au combat, dit-il à ses troupes en partant. « Nous vous ferons honneur ! », promettent ses soldats. Et le général Goiran est de retour à Nice…