Nice-Matin (Cannes)

Paul Rémond, futur évêque de Nice, commandant héroïque

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En ce 2 août 1916, au bord de la Somme, sur un chemin encombré de cadavres d’hommes et de chevaux, le capitaine, installé dans son automitrai­lleuse, donne le signal de l’assaut. Les Allemands répliquent en tirant. Ça mitraille à tout va. Impossible de continuer. Le capitaine aperçoit alors un vieux moulin sur le bas-côté et décide de s’y replier. Les hommes se jettent hors de leurs véhicules, courbent le dos sous les tirs ennemis, se ruent vers le bâtiment. Le capitaine, qui remarque l’un de ses hommes en difficulté, ressort sous les bombardeme­nts pour lui porter secours. Il a déjà fait cela l’année précédente et a été blessé. Il n’hésite pas à recommence­r.

« Juste parmi les nations »

Ce capitaine n’est pas un homme comme les autres. C’est un prêtre, Paul Rémond. Il est entré dans la guerre dès le 2 août 1914, à 41 ans. Il a été nommé capitaine en 1915, deviendra commandant – l’ecclésiast­ique le plus gradé de l’armée. Il a commandé à des hommes jusqu’à l’épuisement. Il savait les encourager, les consoler, les accompagne­r au seuil de la mort. Paul Rémond sera nommé évêque de Nice en 1930 et restera à ce poste jusqu’en 1963, désigné « Juste parmi les nations » pour son action dans la Seconde Guerre mondiale. Il demeure l’une des grandes figures de l’histoire religieuse niçoise.

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Paul Rémond (ici à droite) fut l’ecclésiast­ique le plus haut gradé dans l’armée. (DR)

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