Nice-Matin (Cannes)

Le poète Guillaume Apollinair­e s’enrôle à Nice dans l’armée française

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Le 5 décembre 1914, le centre de recrutemen­t militaire de Nice, situé à côté de l’Église du Voeu, voit arriver un homme de 33 ans désireux de s’engager dans l’armée française et partir à la guerre. Cet homme est poète : Guillaume Apollinair­e. Il sera affecté par Nice au 38e Régiment d’infanterie de Nîmes. Apollinair­e a passé toute sa jeunesse sur la Côte d’Azur, arrivé en 1887 à Monaco avec sa mère et son frère. Il a été élève en Principaut­é, puis aux lycées Stanislas à Cannes et Massena à Nice. Gonflé de l’envie de combattre, Apollinair­e part donc pour Nîmes, laissant à Nice celle qu’il y a rencontrée et dont il est tombé amoureux, la célèbre Lou, dédicatair­e de poèmes magnifique­s.

Tangages amoureux

Mais, dans le train pour Nîmes, il rencontre Madeleine Pagès, futur professeur au lycée Calmette à Nice. Nouveau coup de foudre. Au milieu de ses tangages amoureux, le poète ne renonce pas aux affres du combat. Il y va courageuse­ment. Le 17 mars 1916, il est blessé dans une tranchée d’un éclat d’obus à la tempe en contrebas du Chemin des Dames. Évacué, trépané, il ira d’hôpital en hôpital, continuant à écrire, immortalis­é par son ami Picasso dans le portrait de l’homme à la tête bandée… Peu de temps avant, il avait envoyé à Madeleine le poème L’Adieu du cavalier ,qui tourne la guerre en dérision en commençant par ce vers célèbre : « Ah, Dieu que la guerre est jolie!»

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Le poète, blessé pendant la guerre.

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