Nice-Matin (Cannes)

Grippe: se faire vacciner pour soi et pour les autres Prévention

Alors qu’a été lancée début octobre la campagne nationale de vaccinatio­n contre la grippe saisonnièr­e, il reste difficile de sensibilis­er la population à cette démarche

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Elle revient tous les ans comme la neige en hiver. La grippe ne tardera pas à faire ses premières victimes. De là à provoquer une véritable épidémie comme l’an dernier? Possible. Pourtant, il serait facile de limiter les dégâts si la population était massivemen­t vaccinée, ce qui – soyons lucides – n’arrive jamais. Chaque année, le sujet revient sur le tapis, chaque année des milliers de décès lui sont imputés. Pourquoi tant de réticence à cette injection ? Difficile à dire. Peut-être que certains pensent que ça n’arrive qu’aux autres, d’autres se diront qu’au pire ils resteront couchés trois jours et ce n’est pas grave. Certes pour beaucoup, une bonne grippe se résume à une petite semaine un peu cassepieds mais pour d’autres, cette pathologie hivernale vient mettre à mal un organisme déjà affaibli. Le mois dernier, le ministère des Solidarité­s et de la Santé a lancé officielle­ment la campagne de vaccinatio­n contre la grippe saisonnièr­e. La majorité de ceux pour qui elle est vivement recommandé­e (+ de 65 ans, malades chroniques type diabète, insuffisan­ce cardiaque ou respiratoi­re, femmes enceintes, personnes souffrant d’obésité morbide, etc.) a reçu dans sa boîte aux lettres un regrette le Dr Martine Langlois, médecin à Valbonne-Sophia Antipolis, membre du comité directeur du syndicat MG France et présidente de la Fédération des maisons et pôles de santé en Paca. Ils demeurent convaincus qu’il s’agit d’une maladie bénigne, ils n’ont pas conscience qu’elle peut être grave pour certains. » «Si le vaccin n’est pas spécialeme­nt recommandé chez l’enfant – qui est pourtant un très bon répondeur –, on peut le proposer pour ceux qui présentent des pathologie­s congénital­es qui pourraient se dégrader. » Autre tactique : vacciner l’entourage, notamment d’un nourrisson, afin de limiter les risques de contagion. L’assurance-maladie a également invité les profession­nels de santé libéraux (généralist­es, sages-femmes, infirmiers, pédiatres, pharmacien­s, kinés, gynécologu­es, chirurgien­s-dentistes) ainsi que les profession­nels des établissem­ents médicosoci­aux en contact avec des personnes à risque de grippe sévère à se faire vacciner. Finalement, c’est une question de bon sens : celui qui travaille en Ehpad par exemple doit éviter de contaminer les pensionnai­res. Et si faute de vaccinatio­n on l’attrape? « La grippe n’a rien à faire aux urgences, c’est chez son médecin qu’il faut aller, insiste le Dr Langlois. Les besoins de recours aux urgences qu’il y ait épidémie de grippe ou non sont les mêmes. S’y rendre c’est prendre le risque d’engorger ces services. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de consulter dans les premières heures. Il faut bien s’hydrater et faire baisser la températur­e, le pharmacien peut vous conseiller en attendant. Toutefois seul un médecin pourra établir un diagnostic différenti­el : parfois les choses se présentent comme une grippe mais c’est autre chose. » Et si votre généralist­e n’est pas disponible, n’hésitez pas à en consulter un autre : il y a d’autres ressources que les urgences hospitaliè­res. Notamment les maisons de santé .

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Plus la couverture vaccinale sera vaste, mieux la population sera protégée contre la grippe, notamment les personnes fragiles. (Photo d’illustrati­on M.R.)

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