Nice-Matin (Cannes)

ARNAQUES : LA ROUE DE L’INFORTUNE

Les escrocs font preuve d’une imaginatio­n sans bornes pour berner le client pigeon. Leurs scenarii bien huilés font presque toujours mouche. Quelques conseils pour se prémunir.

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Ca n’arrive qu’aux autres à ce qu’il paraît… Outrepasso­ns ce sentiment de supériorit­é rassurante voulez-vous? Parce qu’un léger faux pas suffit à passer dans la catégorie des victimes. Même lorsque celles-ci pensent user de vigilance. Les escrocs n’ont aucune limite lorsqu’il s’agit d’abuser de la confiance de leurs proies. Pis : ils s’adaptent pour faire perdurer leur petite entreprise de magouilles… Si aujourd’hui nous avons décidé de partager des mésaventur­es vécues par des gens, ce n’est pas pour leur jeter la pierre. Bien au contraire. C’est pour qu’au moins leur fâcheuse expérience serve à d’autres. Telle une mise en garde.

Le cheval qui fait mal

C’est vieux comme Internet mais ça reste toujours efficace. L’après-midi touche à sa fin lorsqu’une personne reçoit un coup de fil sur son téléphone fixe. À l’autre bout de l’appareil, un homme lui assure que son ordinateur a été touché par un cheval de Troie. Ne croyant pas son interlocut­eur, la victime accepte de se placer devant son écran et là: plus rien. L’écran devient opaque, impossible d’effectuer une quelconque opération. L’escroc avance alors son offre : un antivirus pour la modique somme de 49 euros à acheter immédiatem­ent. Et là, le piège se referme complèteme­nt puisque la proie donne son code de carte bancaire. Aïe. Puisque si son ordinateur s’est remis à fonctionne­r normalemen­t, la victime a eu la désagréabl­e surprise de se voir délester de 1440 euros sur ses comptes.

Le sens de l’amitié

Que ne ferait-on pas pour un ami ? Outre se faire arnaquer bien sûr… Une dame a dernièreme­nt mordu à l’hameçon d’un étrange mail. C’est en ouvrant sa boîte qu’elle découvre un matin avec effroi qu’une de ses proches lui a écrit pour l’informer de deux choses : sa maladie grave et son besoin d’argent de deux mille euros. Ne possédant pas cette somme notre bienfaitri­ce désire tout de même l’aider. Elle répond ainsi au message et son amie lui indique la marche à suivre : envoyer la somme via des coupons PCS. Après avoir envoyé 750 euros, la dame doit se rendre dans un autre bureau de tabac pour en envoyer d’autres. C’est là que le buraliste l’alarme : et si ce n’était pas votre amie de l’autre côté de l’écran? Coup de fil passé à son amie. Effectivem­ent, cette dernière ne lui a jamais envoyé de mail et encore moins reçu cet argent.

L’escroc fait son show

Acheter sur le Net révèle parfois quelques surprises. Preuve en est pour cet internaute qui, en désirant s’offrir des places pour assister au spectacle de Mado la Niçoise s’est tourné vers un site d’achat en ligne de billets. Audelà du prix qui s’est avéré majoré à la fin – passant tout de même de 78 euros à 168 euros pour deux places – le client a également pu constater que les tickets téléchargé­s ne comportaie­nt pas son nom mais un autre…

Complément de perdu…

Chercher à gagner de l’argent puis en perdre. C’est ce qui est arrivé à un étudiant après avoir répondu à un message sur Instagram lui proposant un « complément de revenu ». Son interlocut­eur lui explique qu’il doit réceptionn­er un virement pour ensuite le transférer à ce dernier en gardant, au passage, une partie de la somme. Une transactio­n qui est présentée comme un service rendu à une entreprise de location de voitures. Tout débute avec un premier chèque de 1999 euros que la proie reçoit. On lui demande d’effectuer un mandat de 1000 euros en retour. Flairant l’arnaque, l’homme refuse. Son interlocut­eur leur menace alors de porter plainte pour vol. La victime s’exécute. Au final, cette histoire lui aura causé un préjudice de 1300 euros.

Le travail, c’est la santé

Certains croient au hasard, d’autres au destin. Et puis il y a les arnaqueurs pour rappeler la dure réalité. À la recherche d’un travail, une personne reçoit un mail d’une inconnue lui en proposant. C’est gros mais ça tombe bien. Alors la victime accepte. Elle doit recevoir un chèque de 1500 euros pour payer le plombier de son employeur qui n’aurait pas de compte bancaire. Ce dernier lui réclame 1000 euros en bons PCS. Celui qui se pense salarié s’exécute. Sauf que quelques jours plus tard, il se rend compte que le dit chèque n’avait pu être encaissé. Désirant s’expliquer à ce sujet, la victime contacte l’escroc qui la menace.

La carte au trésor

Mais où est donc passée ma carte bleue? Je l’avais pourtant au supermarch­é hier… Oui sauf que depuis l’avoir sortie pour payer ses courses : aucune idée de ce qui a pu lui arriver. Une dame a vécu cette situation récemment. Et s’est ainsi rendue immédiatem­ent à son agence bancaire après avoir fait opposition. Sauf qu’entre temps pas moins de 74 retraits et achats ont été effectués avec sa carte… pour près de 3900 euros.

 ??  ??
 ?? (Photos illustrati­on Franck Fernandes et Sébastien Botella) ?? Ne jamais communique­r ses coordonnée­s bancaires : tel est le mantra à se répéter.
(Photos illustrati­on Franck Fernandes et Sébastien Botella) Ne jamais communique­r ses coordonnée­s bancaires : tel est le mantra à se répéter.

Newspapers in French

Newspapers from France