Professeurs en grève contre les suppressions de postes
Journée galère pour les parents, journée de revendication pour les syndicats de l’Education nationale. Mouvement unitaire… À la clé quelques perturbations. Et une manif à Nice
Ils ont décidé de protester à l’unisson. Les syndicats de l’Éducation nationale ont lancé un appel à la grève pour aujourd’hui. Tous. Une première depuis 2011. Des manifs sont également prévues dans les grandes villes. À Nice, le cortège partira de la place Masséna à 10 heures pour se diriger vers la place Garibaldi avant de revenir place Masséna.
Des établissements complètement fermés
C’est le budget 2019 qui est en ligne de mire des profs. Le volet « Éducation nationale » est au menu des discussions à l’Assemblée nationale demain. Et la prévision de 3200 suppressions de postes dans les collèges et lycées publics et privés passe mal. Sans parler des 400 postes supprimés dans l’administration. Quelque 1 800 emplois seront, en revanche, créés dans les écoles, en vertu de « la priorité au primaire » décidée par Jean-Michel Blanquer. Mais, ce n’est pas suffisant pour les syndicats : cela ne couvrira jamais les besoins induits par le dédoublement des classes de CP et CE1 en zone d’éducation prioritaire, dénoncent-ils. Autres raisons de la colère, la future réforme du lycée et celle de l’enseignement professionnel. Une accumulation qui fait dire à Jean-Pierre Laugier, secrétaire général adjoint du SNES-FSU Nice, que « l’appel à la grève sera très bien suivi » dans le département. « Ici, le mouvement est très unitaire, il y a aussi la CGT, Sud, l’Unsa, le Sgen, la CFDT, le Snalc et bien sûr la FSU. Pour la manif nous attendons entre 500 et 1000 participants. La grogne est vraiment là.» Et s’il est impossible de prévoir l’ampleur de la grève, il en est sûr « certains établissements seront complètement fermés surtout dans les écoles. Pour le second degré ce sera la surprise ». Une grogne multiforme, selon Jean-Pierre Laugier : «Tout nous tombe dessus : la casse du statut de la fonction publique, le recrutement des contractuels, les suppressions de postes surtout dans notre académie où les classes sont déjà trop chargées, et bientôt la réforme du lycée ».
Et la sécurité
« Cerise sur le gâteau », ironise-til, « la sécurité dans les établissements ». « Ce qui s’est passé avec cette enseignante qui s’est fait braquer, ça nous prend aux tripes, un vrai ras-le-bol. Tous les jours il y a des incidents et on se retrouve bien seuls pour y faire face. Je ne parle pas de mettre un policier dans les écoles, mais il nous faut des adultes et une meilleure considération de notre hiérarchie », conclut-il. En pleine médiatisation du mouvement #PasDeVague, les suppressions de postes annoncées passent, donc, encore plus mal.