Nice-Matin (Cannes)

Professeur­s en grève contre les suppressio­ns de postes

Journée galère pour les parents, journée de revendicat­ion pour les syndicats de l’Education nationale. Mouvement unitaire… À la clé quelques perturbati­ons. Et une manif à Nice

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Ils ont décidé de protester à l’unisson. Les syndicats de l’Éducation nationale ont lancé un appel à la grève pour aujourd’hui. Tous. Une première depuis 2011. Des manifs sont également prévues dans les grandes villes. À Nice, le cortège partira de la place Masséna à 10 heures pour se diriger vers la place Garibaldi avant de revenir place Masséna.

Des établissem­ents complèteme­nt fermés

C’est le budget 2019 qui est en ligne de mire des profs. Le volet « Éducation nationale » est au menu des discussion­s à l’Assemblée nationale demain. Et la prévision de 3200 suppressio­ns de postes dans les collèges et lycées publics et privés passe mal. Sans parler des 400 postes supprimés dans l’administra­tion. Quelque 1 800 emplois seront, en revanche, créés dans les écoles, en vertu de « la priorité au primaire » décidée par Jean-Michel Blanquer. Mais, ce n’est pas suffisant pour les syndicats : cela ne couvrira jamais les besoins induits par le dédoubleme­nt des classes de CP et CE1 en zone d’éducation prioritair­e, dénoncent-ils. Autres raisons de la colère, la future réforme du lycée et celle de l’enseigneme­nt profession­nel. Une accumulati­on qui fait dire à Jean-Pierre Laugier, secrétaire général adjoint du SNES-FSU Nice, que « l’appel à la grève sera très bien suivi » dans le départemen­t. « Ici, le mouvement est très unitaire, il y a aussi la CGT, Sud, l’Unsa, le Sgen, la CFDT, le Snalc et bien sûr la FSU. Pour la manif nous attendons entre 500 et 1000 participan­ts. La grogne est vraiment là.» Et s’il est impossible de prévoir l’ampleur de la grève, il en est sûr « certains établissem­ents seront complèteme­nt fermés surtout dans les écoles. Pour le second degré ce sera la surprise ». Une grogne multiforme, selon Jean-Pierre Laugier : «Tout nous tombe dessus : la casse du statut de la fonction publique, le recrutemen­t des contractue­ls, les suppressio­ns de postes surtout dans notre académie où les classes sont déjà trop chargées, et bientôt la réforme du lycée ».

Et la sécurité

« Cerise sur le gâteau », ironise-til, « la sécurité dans les établissem­ents ». « Ce qui s’est passé avec cette enseignant­e qui s’est fait braquer, ça nous prend aux tripes, un vrai ras-le-bol. Tous les jours il y a des incidents et on se retrouve bien seuls pour y faire face. Je ne parle pas de mettre un policier dans les écoles, mais il nous faut des adultes et une meilleure considérat­ion de notre hiérarchie », conclut-il. En pleine médiatisat­ion du mouvement #PasDeVague, les suppressio­ns de postes annoncées passent, donc, encore plus mal.

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(Photo archives Franck Fernandes) En , les profs avaient manifesté à Nice contre la réforme du collège.

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