«Tout traitement chimique pourra être abandonné après une lutte massive et collective »
Michel Ferry, expert de l’organisation pour les Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
Il a porté la voix de la France et surtout a fait le point sur l’expérience unique de lutte collective menée en réseau depuis dans le Var et plus récemment dans le Pays Vençois pour éradiquer le charançon rouge. C’était le mois dernier lors de la réunion internationale organisée à Bari, en Italie, par la FAO et le CIHEAM, Centre des Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes.
Un rappel de l’expérience Arecap menée dans le Var ?
Arecap pour Action en réseau pour l’éradication du charançon rouge. Elle a été mise en place en grâce à un travail en commun de l’agglomération estVaroise (la Cavem) et le Collectif pour la sauvegarde des palmiers. Il s’agit de traiter préventivement et régulièrement tous les palmiers publics et privés. Pour les particuliers, le coût est réduit avec un « abonnement » de euros TTC par mois (par sujet) pour le traitement et l’intervention. C’est souvent l’aspect financier qui effraie les particuliers.
C’est une expérience qui a été citée en exemple ?
C’est le seul exemple de stratégie globale menée en Europe et en Afrique. Elle a notamment intéressé la Tunisie. Le Nord du pays fait face à une importante invasion de charançons qui menace les oasis.
Les résultats depuis sont encourageants ?
Oui, nous avons le recul suffisant désormais. Nous sommes parvenus à stabiliser le nombre de palmiers infestés. Sur plus de palmiers traités, le taux d’échec est de %. En , nous en étions entre et nouveaux cas. Pour , ce sont «seulement» nouveaux cas. En trois ou cinq ans, la population de charançons pourrait être réduite.
Mais cela passe par l’utilisation d’un produit chimique ?
Le traitement de l’insecticide se fait par injection dans le stipe (le tronc). Il n’a pas d’effet volatile. Tout traitement chimique pourra être abandonné après cette action collective et massive.