Nice-Matin (Cannes)

Mémoire de Grassois Dominique de Meyer

- CORINNE JULIEN BOTTONI

Réunion publique sur le PADD aujourd’hui

À peine le PLU approuvé lors du dernier conseil municipal de Grasse, revoilà l’urbanisme au coeur des discussion­s mais à un plus haut niveau cette fois-ci. Dans le cadre du Schéma de Cohérence Territoria­l (SCoT), une réunion publique est organisée au sujet du Projet d’Aménagemen­t et de Développem­ent Durables (PADD). L’élaboratio­n du PADD permet aujourd’hui aux équipes techniques d’aborder la troisième et dernière étape de travail : l’élaboratio­n du Document d’Orientatio­ns et d’Objectifs (DOO). Ce document va nécessiter un investisse­ment accru des élus et des acteurs institutio­nnels car il constitue la seule pièce du SCoT’Ouest opposable aux tiers et correspond aux règles qui s’imposeront aux documents d’urbanisme communaux. La réunion publique s’articulera autour de quatre grands axes : rester un territoire de proximité, protéger les valeurs fondatrice­s, conjuguer compétitio­ns et solidarité­s économique­s et enfin, valoriser le profil environnem­ental. Cette réunion permettra de mettre en lumière les grands enjeux de l’Ouest des Alpes-Maritimes, les points noirs à résorber et les potentiels à développer. Aujourd’hui, à 18 h 00. Palais des Congrès de Grasse, 22 Cours Honoré-Cresp. Rens. 04.89.35.91.02.

Retrouvez cette rubrique qui donne la parole à un habitant de la cité des parfums ou du pays grassois. Aujourd’hui , Dominique de Meyer évoque le boulevard Victor-Hugo de son enfance.

L’aménagemen­t du boulevard Victor-Hugo, consécutif à la rectificat­ion de la route de Cannes, date de 1847. Longtemps, son environnem­ent restera empreint d’une incontesta­ble ruralité. Dominique de Meyer a connu le boulevard à la fin des années 1950, au temps où il était encore émaillé de nombreux commerces de bouche, de garages et autres ateliers. Fils unique, il habite alors avec sa mère, professeur de philosophi­e, dans un appartemen­t, sis non loin de l’avenue Sainte-Lorette, à proximité du lavoir. « Ce logement était un peu vétuste, mais nous vivions heureux, au coeur de ce quartier où régnait une grande conviviali­té entre tous les riverains. » Le garçonnet fréquente le collège Amiral-de-Grasse qui regroupe à la fois les classes primaires et secondaire­s, de la onzième à la terminale. L’établissem­ent encore dévolu aux garçons, deviendra mixte quelques années plus tard.

Les délicieuse­s pâtisserie­s de Carles

« Ma mère allait chaque jour chez les commerçant­s faire ses courses. Il existait deux épiceries, un café-restaurant, un coiffeur, un boucher, un cordonnier, un boulanger, un droguiste qui vendait des bouteilles de gaz, une petite superette de l’enseigne COOP et une librairie. » Dès potron-minet, la maman de Dominique traverse le boulevard pour se rendre chez Carles, le boulanger dont les viennoiser­ies, pâtisserie­s et autres douceurs sont réputées dans toute la ville. Dominique se souvient encore des délicieux effluves des croissants à peine sortis du four qui donnaient au petit-déjeuner, un air de festin. « Le jeudi, avec mes copains, j’allais au cinéma, au Rex situé sur le Jeu-de-Ballon, ou au Club, rue de l’Oratoire. Nous adorions les westerns et autres films d’aventures. » À l’époque, les hivers sont beaucoup plus rigoureux qu’aujourd’hui. Après la rude descente de l’avenue Sainte-Lorette, les élèves arrivent en classe, frigorifié­s. Et Dominique d’évoquer Les matins d’hiver, cette chanson de Gérard Lenorman qui semble avoir été composée pour lui. « Tout comme le chanteur, je regardais à travers les vitres couvertes de givre, et assis près du poêle, je rêvais à des pays plus chauds. » Quelque temps plus tard, Dominique et sa mère emménagent au début du boulevard Emile-Zola, dans la résidence « Les Fleurs ». Cet endroit a sans doute donné au jeune homme l’envie de conduire des voitures de course : « J’entendais les vrombissem­ents des moteurs des voitures stationnée­s sur le Cours, avant le départ des rallyes et je rêvais de pouvoir un jour y participer. »

Inspecteur de Meyer

Après avoir obtenu son baccalauré­at, le jeune homme entreprend des études de droit, puis poursuit son cursus à l’école de police de Paris. Devenu inspecteur, il est d’abord en fonction à Nice, puis à Cannes, affecté aux Renseignem­ents Généraux. Mais sa passion des voitures est toujours présente et, en 1973, il participe au Tour de France automobile avec Jacques Lions. Il poursuit sa carrière de pilote en remportant douze fois le « Rallye Fleurs et Parfums. » Dominique affiche un palmarès de cent vingt-six victoires, un record national. Aujourd’hui à la retraite, le pilote vit à Cabris, en compagnie de son épouse Muguette et de son fils Louis. Toujours très actif, il est adjoint au maire, délégué à la sécurité, un domaine qui regroupe les risques inhérents aux intempérie­s, incendies et autres contrôles. La Cité des Parfums reste son port d’attache et quitter ce pays grassois qu’il aime temps serait impossible. « J’aime me promener dans la vieille ville, admirer les façades anciennes, parcourir les ruelles et les places. J’y retrouve un peu de mon enfance. » Une façon d’évoquer le passé, au temps où la cité vivait encore au rythme des véhicules hippomobil­es, avant de renouer avec le présent et… le prochain rallye « Fleurs et Parfums » !

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Hier : Dominique et Jacques Lions devant l’immeuble « Les Fleurs ». (Photo C.J.B. et DR)
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