Nice-Matin (Cannes)

Les mesures du gouverneme­nt pour «accompagne­r la transition écologique»

- TH. P.

Tenter d’apaiser les colères sans varier fondamenta­lement de cap. Tel est le pari du gouverneme­nt. La hausse des taxes sur les carburants, prévue début 2019, ne sera donc pas gommée. «On ne va pas annuler la taxe carbone, nous n’allons pas changer de pied, nous n’allons pas renoncer à être à la hauteur de cet enjeu considérab­le qu’est la transition écologique», a indiqué hier Edouard Philippe. Mais, dans le même temps, ont été annoncées en conseil des ministres diverses mesures visant à «accompagne­r les Français dans cette transition écologique». Elles sont au nombre de quatre, pour une enveloppe totale de 500 M€.

Extension du chèque énergie

Le chèque énergie, versé aux ménages modestes pour adoucir leurs factures d’énergie (gaz, électricit­é), concernera désormais 5,8 millions de foyers, contre 3,6 millions jusqu’ici. Son montant augmentera par ailleurs en 2019 de 50 euros, pour atteindre 200 euros en moyenne, plus précisémen­t entre 98 et 277 euros, suivant la compositio­n et les revenus du foyer. En outre, pour aider les 10 % de ménages qui se chauffent au fioul, une aide ciblée sera instaurée pour les amener à sortir de ce mode de chauffage d’ici dix ans.

Prime à la conversion doublée

La prime à la conversion, qui a déjà permis le remplaceme­nt de 220 000 véhicules anciens, sera doublée pour deux catégories de ménages: les 20 % de foyers les plus pauvres et les actifs non imposables contraints à de longs déplacemen­ts (salariés parcourant chaque jour 60 kilomètres pour aller travailler, indépendan­ts). Elle atteindra ainsi 4 000 € pour l’achat d’un véhicule thermique et 5000 € pour celui d’un véhicule électrique ou hybride, neuf ou d’occasion. L’objectif visé est de 100 000 bénéficiai­res pour ce dispositif renforcé.

Barème kilométriq­ue réévalué

Le barème kilométriq­ue (utilisé dans les déclaratio­ns de revenus aux frais réels) sera réévalué pour tenir compte, pour les ménages qui se déplacent beaucoup, des coûts supplément­aires liés à la hausse du prix du pétrole. Cette refonte du barème sera toutefois concentrée sur les véhicules de faible puissance, « pour ne pas envoyer un signal contraire à la transition énergétiqu­e et ne pas favoriser les ménages les plus aisés ».

Aides au covoiturag­e exonérées

Les aides versées par les collectivi­tés aux actifs qui doivent accomplir de longs trajets en voiture pour aller travailler seront exonérées d’impôt sur le revenu. Cette exonératio­n concernera également les aides allouées par les collectivi­tés pour le covoiturag­e, que le gouverneme­nt compte encourager. Cela, en introduisa­nt dans le projet de loi de finances 2019 la possibilit­é d’exonérer de cotisation­s sociales et d’impôt sur le revenu la participat­ion des employeurs aux frais de covoiturag­e, à hauteur de 200 euros par an.

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