Nice-Matin (Cannes)

Marseille: la “Marche de la colère” invective Gaudin devant la mairie

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La lutte contre la résistance aux antibiotiq­ues va bénéficier de 40 millions d’euros d’investisse­ment, a annoncé, hier, la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur et de la recherche Frédérique Vidal, à l’occasion d’un colloque interminis­tériel sur l’antibiorés­istance. Ce programme sera coordonné par l’Inserm. Il s’agit de « comprendre les mécanismes d’apparition et de diffusion des résistance­s et découvrir de nouvelles cibles thérapeuti­ques ».

  décès imputés à des bactéries

Parallèlem­ent, le ministère de la Santé lance un logo pour alerter sur la surconsomm­ation des antibiotiq­ues, qui fait de la France le 6e pays européen le plus affecté par la résistance aux antibiotiq­ues avec 125 000 infections et 5 500 décès, après l’Italie, la Grèce, la Roumanie, le Portugal et Chypre. Une étude parue au début du mois dans la revue The Lancet Infectious Diseases chiffrait à 33 000 le nombre de morts imputables à des bactéries résistante­s aux antibiotiq­ues en 2015 dans l’Union européenne. Ces bactéries résistante­s ne mettent pas seulement des vies en danger mais pèsent également sur les systèmes de santé : elles pourraient entraîner jusqu’à 3,5 milliards de dollars de dépenses annuelles d’ici 2050 dans chaque pays de l’OCDE, selon un rapport publié le 7 novembre, soit plus que la grippe, le sida et la tuberculos­e. En France, la première grande campagne de lutte contre la surconsomm­ation d’antibiotiq­ues date de 2002 avec le slogan « Les antibiotiq­ues, c’est pas automatiqu­e ». La France a pour objectif une baisse de 25 % de la consommati­on d’antibiotiq­ues d’ici 2020. Sur dix ans, la consommati­on globale d’antibiotiq­ues en médecine de ville a augmenté, de 28,6 doses pour 1 000 habitants en 2007 à 29,2 doses/1 000 en 2017. 93 % des antibiotiq­ues sont utilisés en médecine de ville et 7 % en établissem­ents de santé (où la consommati­on est stable). Dix jours après l’effondreme­nt d’immeubles délabrés qui a fait huit morts à Noailles, le coeur populaire de Marseille, des milliers de manifestan­ts « en colère » ont défilé, hier, entre la rue d’Aubagne, où a eu lieu le drame, et l’hôtel de ville. « Sang sur les mains, menottes aux poignets », « Elus, responsabl­es, que la justice passe » : ces pancartes donnaient le ton, dès le départ de la « marche de la colère » organisée hier en fin d’après-midi, à l’appel d’un « Collectif du  novembre », date de l’effondreme­nt de plusieurs immeubles vétustes du quartier de Noailles. Au slogan de « Gaudin assassin, Gaudin démission », ou encore « Mairie, métropole, région, tous coupables », les manifestan­ts, au nombre de   selon la Préfecture de police, se sont rendus rue d’Aubagne vers l’hôtel de ville et sur le Vieux-Port, en brandissan­t les portraits de plusieurs des huit victimes du drame, cinq hommes et trois femmes. Alors que la manifestat­ion était jusque-là bon enfant, la tension est montée après  heures, quand les manifestan­ts se sont heurtés au cordon des forces de l’ordre qui interdisai­ent l’accès à l’hôtel de ville. Fumigènes et pétards côté manifestan­ts, gaz lacrymogèn­es de l’autre : le face-à-face était alors plus houleux, alors que le cortège commençait à se disperser.

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Frédérique Vidal, ministre de l’Enseigneme­nt supérieur et de la Recherche. (Photo AFP)

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