La rivalité Département Métropole s’invite au débat
Une motion contre l’absorption du conseil départemental par Nice Côte d’Azur a été adoptée par la majorité et le Rassemblement National, hier, au conseil municipal. La gauche n’a pas voté
C’est un véritable plaidoyer pour le maintien du conseil départemental qui a été présenté, hier, en conseil municipal. Une motion qui ressemblait à une déclaration d’amour et de reconnaissance à un territoire, les Alpes-Maritimes, vieux de 158 ans, « confirmé par les lois de décentralisation de 1982 et 1983 ».« On veut ainsi supprimer le dernier échelon de proximité, le lien le plus direct avec des maires et donc leurs administrés, pour créer une région surdimensionnée. On voit déjà, ailleurs, les effets de cette mesure : l’éloignement des politiques par rapport à la population et l’incompréhension de celle-ci », a plaidé Jean Leonetti qui présentait la motion. Récemment, Emmanuel Macron a rencontré cinq présidents de Métropoles, dont celle de Nice-Côte d’Azur. Les contacts, avec des membres du gouvernement, se poursuivent. Quel que soit le degré de ces discussions, à Antibes, on prend les devants. En dégainant une motion dont l’intitulé est tout clair : « Motion en faveur d’un conseil départemental au coeur de l’avenir des Alpes-Maritimes ». Ainsi, c’est écrit, « le Conseil municipal de la Ville d’Antibes-Juan-lesPins entend rejeter les démarches entreprises au mépris des territoires et des populations que nous représentons (...) ». La motion décline, à l’envi, les actions portées par le Département : solidarité sociale, aménagement du territoire, collèges, sécurité publique, déploiement du numérique à haut débit, tourisme, patrimoine, sport, etc. La conclusion est sévère mais claire : « Nous ne voulons pas que le Département, dont la gestion rigoureuse, saluée par la Cour des Comptes et la Chambre Régionale des comptes (...) disparaisse au profit de structures qui n’ont pas démontré la même capacité à préserver les équilibres budgétaires et territoriaux ». Lionel Tivoli (Rassemblement National) partage cette motion. Mais, il y a plusieurs mais... l’opposant trouve cette motion « sacrément édulcorée (...) Il faut voir ce qu’est Nice Côte d’Azur. (...) Il faut voir la dette colossale que la Métropole fait porter sur le dos des communes (...) ». Et le leader du groupe RN d’interpeller : « Monsieur Leonetti, maire d’Antibes, vice-président des Républicains, que font vos troupes ? » Michèle Muratore (La Gauche Unie) ne prend pas part au vote. « Il nous semble plus important de renforcer les agglos avec une vraie mutualisation que de se battre pour le Département ou la Métropole ». Cécile Dumas (Front de Gauche) partage cette position : « Je suis contre la métropolisation. Mais, plutôt que de déposer une motion sur la super gestion du département, largement discutable (...) on ferait mieux de construire de vraies coopérations de communes. » Elle aussi choisit de ne pas participer au vote. Au-delà, c’est la guerre Estrosi-Ciotti qui est, ici, stigmatisée.