SKI « Je me sens plus forte »
Après deux saisons difficiles, marquées par des pépins physiques, Nastasia Noens retrouve le circuit mondial en ayant pu faire une préparation normale. Confirmation sur la piste ?
Le 19 mars 2016 est une date que Nastasia Noens ne peut pas oublier. Ce jour-là à Saint-Moritz, la Niçoise pratiquait son meilleur ski, au terme de sa meilleure saison lorsqu’une chute entraîna une rupture du ligament croisé du genou. Depuis, la licenciée de l’Interclub Nice n’a jamais pu retrouver sa place parmi les meilleures mondiales. La faute à un physique qui l’a trop rarement laissée tranquille. Mais cette intersaison semble bien différente. « J’ai pu faire une bonne préparation, malgré l’âge qui avance, glisse la récente trentenaire. Je n’ai quasiment pas eu de souci. Le matin, quand je me levais, je n’avais plus mal. J’ai enfin pu enchaîner les séances physiques et ça change beaucoup de choses. Je me sens plus forte et plus solide. Physiquement, je suis au meilleur de ma forme ». L’automne s’est peut-être bien passé en salle ou à l’entraînement pour la slalomeuse, mais après deux saisons laborieuses, pas question de fanfaronner. « Je manque de confiance sur les skis et elle ne peut revenir que par la compétition. Il va falloir que j’arrive à me lâcher le plus possible. » Cette intersaison a également été marquée par un grand chamboulement dans le staff de l’équipe de France (*). « C’est une nouvelle méthode qui me convient bien. Et puis on récupère quelqu’un (Michel Lucatelli) qui a beaucoup d’expérience et qui a connu le succès. Il peut nous tirer vers le haut ».
« Je serai une outsideuse »
Toutefois, avant de retrouver les pistes finlandaises de Levi ce matin, l’Azuréenne préfère rester mesurée sur ses ambitions. « Je ne me fixe pas d’objectifs. Je vais repartir dans les 25, mais avec un dossard lointain (23). Je serai une outsideuse, mais j’espère pouvoir faire quelques coups d’éclat et être prête à des moments clés de la saison ». Malgré des déceptions et des résultats bien éloignés de ses attentes l’année dernière (27e mondiale), celle qui est déjà montée trois fois sur les podiums de la Coupe du monde n’a jamais perdu foi en son sport. « La motivation ne m’a jamais quittée. Je reste une compétitrice, j’ai hâte de retrouver le circuit, mais je marche aux résultats. Ce que je veux, c’est rejouer devant, mais il y a un énorme niveau et les autres ne m’ont pas attendue ». Ce qui a également redonné le sourire à la meilleure Tricolore, c’est sa fin de saison, marquée par un titre de championne de France, un podium en Coupe d’Europe et sa meilleure place en Coupe du monde, réalisée à Ofterschwang (17e). « C’est pour ça que j’ai décidé de poursuivre une année de plus. Après ? On verra, je pense déjà à cette saison, où il y a les mondiaux (à Are en février). J’ai encore envie de continuer, mais j’ai 30 ans et j’ai eu deux années compliquées ». Le véritable révélateur sera la piste et les premières indications arriveront aujourd’hui de Scandinavie. *L’Italien Alberto Senigagliesi a remplacé Anthony Séchaud à la direction de l’équipe de France dames et Michel Lucatelli, ancien du skicross, est en charge du slalom.