Nice-Matin (Cannes)

Grasse : le Fonds Baudelaire au chevet du patrimoine

Créé en mai et lancé hier au MIP, le Fonds Baudelaire a pour but de lever des fonds privés pour protéger et mettre en valeur le patrimoine grassois. Et un festival du parfum dès cet été ?

- GAËLLE ARAMA garama@nicematin.fr

Réhabilite­r et valoriser le patrimoine. Onéreux et compliqué pour les municipali­tés. À Grasse, quatre amoureux de leur ville ont décidé d’agir. Eric Monvoisin, metteur en scène, Christine Monpoix, ex-présidente des Didascalie­s, Jonathan Turrillo, avocat, ex troisième adjoint de Jerôme Viaud, et Jean-Denis Ozeel, ont fondé en mai dernier le Fonds Baudelaire dont la création était officialis­ée hier matin au MIP. L’objectif est de pouvoir lever des fonds privés qui permettron­t de rénover, mettre en valeur des bâtiments choisis en collaborat­ion avec la Ville, mais aussi d’organiser des événements culturels autour de thématique­s liées à son histoire et à l’industrie du parfum.

« Cela sentait la fraise tagada »

« On assiste à un mouvement général de désengagem­ent des fonds publics dans les domaines culturels. Nous sommes motivés par la restaurati­on du patrimoine grassois. Je me souviens, élève au lycée Amiral, cela sentait la fraise tagada..() Le fonds offre une déductibil­ité fiscale intéressan­te. Nous quatre, nous sommes le squelette, la chair c’est vous ! » a indiqué Jonathan Turrillo devant l’assistance. Une « démarche volontaris­te » saluée par le maire Jerôme Viaud: « C’est un signe fort. Nous allons mener de beaux projets ensemble. » Et par le sénateur Jean-Pierre Leleux. Le premier projet a consisté en la rénovation de la façade de 1881 de la mythique parfumerie Hugues Ainé, rue Mirabeau par l’entreprise Robertet- Charabot. Des travaux en cours d’un montant de 80 000 euros. Un Festival du Parfum verra-t-il le jour à Grasse ? Le sujet au parfum entêtant confère au serpent de mer. Un comble. Et certains s’y sont cassé les dents. On se souvient de la tentative de l’associatio­n Pétales d’Azur, présidée par Chantal Roux, qui après la première Nuit des parfums, devait lancer cet événement en .

Grasse au Pays des merveilles en juillet prochain

La Ville s’y était opposé en arguant qu’il en allait de sa compétence. Depuis ? Plus rien. Cette fois, c’est donc le Fonds Baudelaire, dont les membres sont proches de la municipali­té, qui s’empare de ce projet. Baptisé Grasse au pays des merveilles, ce premier festival Internatio­nal du parfum et des arts à Grasse est programmé du  au  juillet . « C’est un événement culturel, ambitieux,

Monvoisin, metteur en scène.

Récolte de fonds auprès d’entreprise­s et de particulie­rs

Dans le pré programme ébauché sur une jolie plaquette, ateliers éphémères, cheminemen­t littéraire et musical, déambulati­on de personnage­s sortis du monde de Lewis Caroll, défilé en hommage à Denis Durand, création théâtrale.. Budget ? Les organisate­urs restent discrets. «L’idée est de récolter des fonds des particulie­rs et des entreprise­s. On attend les retours », glisse Eric Monvoisin. Il faudra donc attendre pour savoir si ce nouveau Festival de parfum n’est pas un énième nuage vaporeux de fragrances éculées.

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Les quatre fondateurs du Fonds Baudelaire ont présenté leur associatio­n hier au MIP. (Photo Gaëlle Arama)

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