Nice-Matin (Cannes)

Le mur Le chiffre 

Hugo Lloris a été le seul Français au niveau à Rotterdam. Heureuseme­nt

- M. F.

Décidément, les gilets jaunes qui ne laissent rien passer sont à la mode en France. Hugo Lloris, tout de jaune vêtu, a presque tout arrêté à Rotterdam. Sans lui, la France prenait une déculottée mémorable au stade De Kuip. Par séquences, on a retrouvé le portier du Mondial russe, celui qui aimantait les ballons à chaque frappe adverse. Une belle revanche pour le gardien des Bleus qui, à la sortie d’un immense tournoi en Russie, a été sous le feu des critiques après une reprise compliquée avec Tottenham mais aussi à la suite d’un contrôle positif à un test d’alcoolémie, fin août. « Je n’ai pas eu de réelle préparatio­n physique. J’ai repris tard, et j’ai commencé le championna­t dès le premier match. J’ai été performant sur le mois d’août, après il y a eu mon histoire extra-sportive, puis la blessure. Il a fallu gérer ça et derrière, je suis revenu », disait le capitaine des Bleus avant les Pays-Bas. Le niveau qu’il a affiché à Rotterdam a rassuré tout le monde. Le capitaine des Bleus (107 sélections) reste le taulier silencieux de cette équipe. Pourquoi arrive-t-il à se motiver face aux Bataves alors que ses partenaire­s, visiblemen­t, ont déjà la tête tournée vers les prochains matches de clubs ? « Bien sûr, les échéances sont importante­s avec nos clubs, et avec Tottenham, on va jouer Chelsea, l’Inter et Arsenal en huit jours, mais le meilleur moyen de les préparer, c’est d’être performant avec l’équipe nationale », étayait-il en fin de semaine dernière. Une manière de placer le curseur de l’exigence tout en haut. On ne brille pas sur la durée en équipe de France sans un minimum d’exigence. Hasard du calendrier, Hugo Lloris pourrait retrouver mardi soir l’Uruguay au Stade de France quasiment dix ans, jour pour jour, après sa première sélection avec les Bleus. C’était déjà face à l’Uruguay au Stade de France (19 novembre 2008).

« Très peu à durer sur une période aussi longue »

« On est très peu à durer sur une période aussi longue. Je suis heureux d’avoir marqué ce passage de l’équipe de France avec cette victoire en Coupe du monde. Quand on est joueur, c’est ce qu’on recherche. Ça a été fait et ça enlève un poids parce que je courais après quelque chose », avait-il confié face à la presse la semaine dernière. Homme de peu de mots, plutôt sage dans un groupe France très bruyant et agité en interne comme le démontraie­nt les différents reportages diffusés après la campagne de Russie, Hugo Lloris est aussi un père de famille de 31 ans (32 ans en décembre) dans un groupe de très jeunes joueurs où la paternité n’est pas très répandue. En octobre dernier, alors que Lloris soignait une blessure à la cuisse, la prestation XXL d’Alphonse Areola en Allemagne avait permis de lancer un débat sur l’avenir du poste de gardien en équipe de France. C’était oublier un peu vite l’aura et le niveau de Lloris, notamment chez les Bleus depuis 2016. Après le match de Rotterdam, la question ne se pose Face aux Pays-Bas, Hugo Lloris a effectué  arrêts, c’est le record sur un match pour un portier de l’équipe de France depuis . Les Bleus ont d’ailleurs subi  tirs cadrés sur ce match, le plus haut total depuis  ans également.

plus. Logiquemen­t. Capitaine indiscutab­le et cadre du groupe, Hugo Lloris a rappelé pourquoi il appartenai­t à la caste des meilleurs gardiens du monde. Dans son style. Sobre. Efficace. Et sans tapage médiatique ni de déclaratio­ns fracassant­es. Avec Hugo Lloris, tout est simple.

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