Les mille vies de Florence Nicolas
Comtesse, mannequin, actrice... La Cannoise aux milles vies a traversé de douloureuses épreuves, dont la mort de son fils et l’adoption manquée d’un enfant. Elle raconte son histoire dans un livre
Des grands bonheurs. Des drames inconcevables. Des rebondissements. De l’amour. Des larmes. Et toujours, de l’espoir. La vie de Florence Nicolas ressemble à un film, qui démarre
‘‘ comme un conte de fées. Petite fille choyée, issue d’une famille aisée, elle grandit à Nice. « Ca n’a pourtant pas duré », retrace l’élégante quinquagénaire. « J’avais 8 ans quand mon père, suite à un accident de la vie, a tout perdu. Nous avons déménagé en HLM à La Bocca. » À cette époque, Florence a déjà des rêves de gloire plein la tête. Et compte bien faire sa place dans la cité des Festivals. « J’ai été élue Miss Cinéma en 1980. J’avais 15 ans et je déambulais dans mon maillot léopard pendant le Festival. » Cette année-là, elle croise Michel Drucker sur une plage. « Je lui ai demandé s’il n’avait pas une petite place dans son émission Les rendez-vous dimanche. Il a dit oui ! À l’époque, il n’y avait que trois chaînes télé en France. J’avais l’impression d’avoir remporté un oscar », sourit Florence. Dans la foulée, elle participe à l’élection de Miss France. « Je n’ai pas gagné, mais j’ai rencontré mon premier mari. » Un comte, qu’elle épouse à l’aube de ses 16 ans. « Il avait un château entre Aix et Marseille. Mais ça n’a pas duré : il ne voulait pas que je travaille ! »
Des dizaines de films en Italie
Quelques mois plus tard, elle fait ses valises et poursuit ses rêves, de Paris à Saint-Tropez, entre mannequinat et petits rôles. « Un été, j’ai été emmerder Claude Zidi non-stop sur son bateau pour avoir une réplique dans les Sous Doués .» Pari réussi : son nom apparaît au générique. « Mais c’est le film La Bonne qui a lancé ma carrière, notamment en Italie. » Elle y tournera des dizaines de films. Côté vie privée, Florence accouche d’un adorable petit garçon, Nicolas, au début des années 1990. Suivent des années de bonheur, entre tournages et projets. En 1998, elle s’apprête à tourner dans une pièce de théâtre de Robert Hossein, et dans le téléfilm adapté du grand classique, La femme du boulanger avec Roger Hanin. Sa vie vole en éclat lorsque sa voiture est percutée par un chauffard, le 1er juin 1998 en région parisienne. Installé à l’arrière du véhicule, son fils alors âgé de 5 ans ne survit pas. « On m’a arraché le coeur. Je ne sais pas comment j’ai survécu après ça. Florence Guérin est morte à ce moment-là. » La comédienne abandonne son nom de famille pour devenir Florence Nicolas, prénom de son fils. « Pour qu’il soit toujours avec moi. » Après cinq opérations et des mois de rééducation, vient le temps de la reconstruction. Longue. Douloureuse.
Engagement humanitaire
Florence s’engage pour d’autres enfants. Dans des orphelinats, à travers le monde. Elle y croisera l’autre amour de sa vie, Michel, son second fils, en Roumanie. «Je me suis installée là-bas. Je l’ai élevé pendant presque trois ans. » Les démarches d’adoption n’aboutissent pourtant pas. Nouveau déchirement, qu’elle raconte dans un livre, C’est pas grave maman, paru en 2009, un mantra que lui répétait souvent Nicolas du haut de ses 5 ans. «Je ne sais même pas combien de livres se sont vendus. L’éditrice a mis la clé sous la porte et je n’en ai plus entendu parler. Je me suis souvent fait escroquer dans la vie... » Car Florence doit aussi faire face à des démêlés juridiques avec son ex-conjoint. « Un homme que j’avais rencontré peu de temps avant la mort de Nicolas. Je me sentais redevable car il m’a soutenue dans cette épreuve et lorsque j’ai acheté une maison, je l’ai mise à nos deux noms. J’étais une proie facile à l’époque. C’est une des séquelles dont j’essaye toujours de me débarrasser aujourd’hui.» Revenue à Cannes depuis près d’un an, Florence enchaîne les petits boulots. Et repart, une nouvelle fois, à zéro. Entourée de ses amies tricoteuses – une de ses passions – de La Bocca. Des bénévoles de la Croix-Rouge, auprès desquels elle poursuit ses missions humanitaires. De ses collègues de travail, qu’elle défend bec et ongles car «la moindre injustice me met à fleur de peau. » « J’ai écrit un deuxième livre, que j’ai presque terminé, pour raconter tout ce parcours. Je l’éditerai moimême. Et puis, j’ai retrouvé une agence depuis cet été pour reprendre mon activité de comédienne. À 53 ans, sans silicone ni botox, je suis une espèce rare ! »
J’ai emmerdé Claude Zidi sur son bateau tout l’été ”
‘‘ Florence Guérin est morte dans cet accident ”