Une journée sous tension à Antibes
La colère au ventre. Et la détermination sur les visages. C’est en fin de matinée, hier, que les «gilets jaunes» ont repris place autour du rond-point de Provence d’Antibes qu’ils avaient occupé jusque tard dans la soirée. Non, la nuit ne les a pas arrêtés. Non, le lendemain ne leur a pas donné la gueule de bois. Ils avaient trop mal au coeur pour ça. Et c’est devant le péage qu’ils ont gagné la veille que les citoyens ont poursuivi leur combat. Un filtrage qui a provoqué la surprise, d’abord, des automobilistes. Beaucoup d’entre eux avaient reporté leurs déplacements du samedi sur… dimanche. Alors, évidemment, après la surprise vient l’incompréhension. Générant indubitablement le courroux. Deux camps apparaissent alors : les sympathisants klaxonnant à capot ouvert sous les applaudissements des militants et… les autres. « Mais va travailler ! », crache un homme bloqué dans la circulation, « Tu ne paies pas l’essence toi ? » lui répond un manifestant. Oui, les esprits s’échauffent rapidement. Mais chacun garde à l’esprit la philosophie première du mouvement : se faire entendre.
Heurté par un véhicule
Comme lors du premier jour d’action, les véhicules de secours, de transport d’urgence, les professions médicales sont prioritaires. « Attention laissez passer la dame : elle est infirmière, elle doit aller voir ses patients ! » En quelques secondes, le véhicule passe. Parce que la vie prend le dessus. Preuve en est avec cette dame sur le point d’accoucher qui a pu stationner devant l’accès de l’A8 – bloqué par les forces de l’ordre – pour attendre les sapeurs-pompiers. Qui, d’ailleurs, ont dû intervenir plus tôt dans l’après-midi pour prendre en charge un homme de 64 ans. Le manifestant a été heurté par une voiture. Conscient à l’arrivée des secours, il souffre d’un traumatisme au genou et à la cheville droite. L’automobiliste mis en cause a été interpellé par la police nationale. Au fil des heures, les agents des forces de l’ordre ont dû faire face à une situation de tension de plus en plus prenante. Menant même à l’usage de gaz lacrymogène par les CRS. Fumigènes, cris… et feu de broussailles. Petit incendie qui a rapidement été circonscrit par les soldats du feu. En début de soirée, une cinquantaine d’irréductibles étaient encore présents.