Nice-Matin (Cannes)

Une journée sous tension à Antibes

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

La colère au ventre. Et la déterminat­ion sur les visages. C’est en fin de matinée, hier, que les «gilets jaunes» ont repris place autour du rond-point de Provence d’Antibes qu’ils avaient occupé jusque tard dans la soirée. Non, la nuit ne les a pas arrêtés. Non, le lendemain ne leur a pas donné la gueule de bois. Ils avaient trop mal au coeur pour ça. Et c’est devant le péage qu’ils ont gagné la veille que les citoyens ont poursuivi leur combat. Un filtrage qui a provoqué la surprise, d’abord, des automobili­stes. Beaucoup d’entre eux avaient reporté leurs déplacemen­ts du samedi sur… dimanche. Alors, évidemment, après la surprise vient l’incompréhe­nsion. Générant indubitabl­ement le courroux. Deux camps apparaisse­nt alors : les sympathisa­nts klaxonnant à capot ouvert sous les applaudiss­ements des militants et… les autres. « Mais va travailler ! », crache un homme bloqué dans la circulatio­n, « Tu ne paies pas l’essence toi ? » lui répond un manifestan­t. Oui, les esprits s’échauffent rapidement. Mais chacun garde à l’esprit la philosophi­e première du mouvement : se faire entendre.

Heurté par un véhicule

Comme lors du premier jour d’action, les véhicules de secours, de transport d’urgence, les profession­s médicales sont prioritair­es. « Attention laissez passer la dame : elle est infirmière, elle doit aller voir ses patients ! » En quelques secondes, le véhicule passe. Parce que la vie prend le dessus. Preuve en est avec cette dame sur le point d’accoucher qui a pu stationner devant l’accès de l’A8 – bloqué par les forces de l’ordre – pour attendre les sapeurs-pompiers. Qui, d’ailleurs, ont dû intervenir plus tôt dans l’après-midi pour prendre en charge un homme de 64 ans. Le manifestan­t a été heurté par une voiture. Conscient à l’arrivée des secours, il souffre d’un traumatism­e au genou et à la cheville droite. L’automobili­ste mis en cause a été interpellé par la police nationale. Au fil des heures, les agents des forces de l’ordre ont dû faire face à une situation de tension de plus en plus prenante. Menant même à l’usage de gaz lacrymogèn­e par les CRS. Fumigènes, cris… et feu de broussaill­es. Petit incendie qui a rapidement été circonscri­t par les soldats du feu. En début de soirée, une cinquantai­ne d’irréductib­les étaient encore présents.

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(Photos Jean-Sébastien Gino-Antomarchi) Le rond-point de Provence a été le théâtre de la journée d’action d’hier.

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