Policier renversé à Grasse :mois avec sursis pour le chauffard
« J’ai bien cru qu’ils allaient me lyncher » déclare Christophe en comparution immédiate hier devant le tribunal correctionnel de Grasse présidé par Pierre Kuentz. Ce grand gaillard de 41 ans, natif de Nancy et résidant à Grasse, vêtu d’un blouson de motard, n’en mène pas large dans le box des prévenus. Crâne dégarni et moustache bien taillée il se confond en excuses devant le fonctionnaire de police qu’il a renversé lors d’un passage en force, samedi 17 novembre à un barrage des gilets jaunes. C’était à l’entrée de Grasse, sur la route de Peymeinade. « J’étais en retard à mon travail, j’ai essayé de passer, j’avais la vitre ouverte, ils m’ont agressé, donné des coups de poings et de pieds sur mon véhicule. » Il prétend même qu’on a tenté de l’extirper de force de sa Clio. A tel point qu’un policier voyant la situation dégénérée a tenté de l’aider. Mais pris de panique le conducteur de la Renault est monté sur les palettes qui empêchaient le passage, a percuté le policier lui causant des blessures se soldant par quelques heures d’ITT.
«C’était hyper violent»
Se constituant partie civile, le policier déclare : «Il a créé cette situation lui-même. » Expression que reprendra le procureur de la République Marie Nina Valli, qui rappelle néanmoins le casier judiciaire vierge du prévenu. Elle requiert 6 mois avec sursis. Aux intérêts de son client Me Aurélie Jourde dépeint le contexte de violence dans lequel se sont déroulés ces faits. « Ils étaient une cinquantaine, menaçants. C’était hyper violent, hyper rapide, il y avait du jaune partout comme le décrit mon client. »
Dommages et intérêts : euros
Elle précise que celui-ci «n’a jamais eu l’intention de renverser la victime » qui s’en tire avec un traumatisme sur un tendon du genou et quelques ecchymoses. Le tribunal requalifiera les faits en blessures involontaires et condamnera Christophe à 6 mois de prison avec sursis et 3000 euros de dommages et intérêts. Il est ressorti libre en répondant aux médias venus nombreux le solliciter à la sortie de la salle d’audience.