Nice-Matin (Cannes)

AUTO « Finir l’année en beauté »

Troisième du championna­t du monde Junior, l’espoir varois Jean-Baptiste Franceschi (22 ans) espère réussir son baptême du feu en mode 4x4 à domicile dans le baquet d’une Skoda Fabia R5

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

AE u revoir Ford Fiesta R2, bonjour Skoda Fabia R5. Au crépuscule d’une première saison sans frontières jalonnée de dix manches du WRC, JeanBaptis­te Franceschi va passer la vitesse supérieure, ce week-end, dans son jardin d’enfant. Direction le massif des Maures, théâtre d’un Rallye du Var 64e du nom qui s’annonce flamboyant, où l’espoir fayençois de l’équipe de France Rallye affrontera pour la première fois à armes égales les cadors de l’Hexagone...

Jean-Baptiste, ce baptême du feu en catégorie R à domicile, c’est Noël avant l’heure ?

Exactement. L’idée a germé il y a environ un mois et demi. Pour moi, le Rallye du Var constitue une étape incontourn­able. La question était de savoir quelle voiture on allait aligner. R ou R ? Finalement, grâce aux quelques sponsors supplément­aires qui nous donnent un coup de main, voilà, l’occasion de vivre notre première expérience en quatre roues motrices se présente. On a trouvé un deal satisfaisa­nt avec la famille Magnou, le team Arcauto. De quoi gravir cet échelon dans de bonnes conditions. Et finir l’année en beauté, si tout tourne rond...

Lors de votre prise en main de la Fabia R en ouverture du Rallye régional du Haut Pays Niçois, avez-vous eu l’impression de découvrir un autre monde ?

(Du tac au tac) Ah oui ! Surtout que l’on a démarré là-bas sans aucun kilomètre d’essai préalable. Quand vous enclenchez la procédure de départ pour partir à l’assaut de l’ES , ça fait bizarre, croyez-moi ! Après, il faut jauger le potentiel. Côté châssis, c’est fabuleux. On dirait qu’il n’y a pas de limite. Mais, bon, celle-ci existe et mieux vaut ne pas la dépasser ! Au final, avec Romain (Courbon, son copilote, ndlr), nous avons pris nos marques. Moi, en l’espace d’une quarantain­e de kilomètres, j’ai trouvé des réglages corrects sur sols mixte et mouillé. Reste quelques petits détails à peaufiner, sur le sec j’espère, lors du test programmé mardi (aujourd’hui) et du ‘‘shakedown’’, jeudi.

Votre pilotage, vous l’avez adapté ou changé ?

Pour l’instant, je l’ai adapté. La priorité, à vrai dire, pour une efficacité maximale, c’est de glisser le moins possible. Dans les épingles, entre autres, il faut résister à la tentation de partir en dérive, de se faire plaisir et faire du spectacle. Il faut que je me canalise, quoi ! (Rires)

Dans quel état d’esprit abordez-vous l’échéance?

J’espère d’abord profiter à fond de l’instant présent. Engranger les kilomètres, apprendre vite, sans brûler les étapes. Si on peut signer quelques bons chronos ici ou là en passant, tant mieux ! (Sourire) Vu le niveau du plateau R, je suis curieux de savoir où l’on va se situer, quelle sera notre progressio­n.

Y a-t-il une spéciale en particulie­r que vous avez hâte de négocier en mode R?

Toutes ! (Il se marre encore) Vendredi, je pense que l’ES , de Collobrièr­es à Gonfaron via le col des Fourches et Notre-Dame des Anges, va déjà pas mal nous éclairer. Routes techniques, changement­s de rythme : j’affectionn­e ce genre de tracé. Vraiment.

Un mot sur votre bilan  : e du Junior WRC, e du WRC (deux roues motrices), c’est à la hauteur de vos attentes ? (Il soupire) Ben non. Quand vous êtes un compétiteu­r, vous visez toujours le sommet. Sans ces problèmes mécaniques, nous aurions pu décrocher les titres. Mais cela fait partie de la course, on le sait.

La couronne JWRC, vous la perdez au Portugal ou en Turquie ? On la perd au Portugal et en Turquie. De part et d’autre, la casse d’un cardan nous coûte cher. Lors de la finale décisive, à Marmaris, je devais décrocher au moins sept meilleurs chronos. J’en obtiens huit mais le temps perdu le premier jour avait réduit nos chances à néant.

Quand vous voyez le champion de France Junior  (Adrien Fourmaux) promu directemen­t en WRC la saison prochaine, regrettez-vous d’avoir décroché ce titre un an trop tôt ?

(Rires) Honnêtemen­t, non. Je viens de vivre une saison très riche, très instructiv­e. Vous savez, c’était déjà difficile d’explorer les routes du Mondial au volant d’une Ford Fiesta R. Alors en R... Bon courage!

 ?

On y pense. Pour l’instant, rien n’est décidé. Il y a plusieurs pistes à l’étude. Après le Rallye du Var, on en saura plus, notamment par rapport à l’équipe de France FFSA. Moi, j’aimerais assez rempiler en JWRC. Maintenant que je connais bien les différents terrains, peut-être que je saurai saisir une seconde chance sur ce tremplin... Mais si quelqu’un me propose demain de monter à l’étage supérieur, je signe tout de suite ! Jeudi 22 novembre : séance de mise au point collective (shakedown) de 14 h à 19 h au Muy. Vendredi 23 novembre : de 14 h à 19h40. Samedi 24 novembre : 2e étape (7 ES) de 7h40 à 17 h. Dimanche 25 novembre : 3e étape (3 ES) de 5 h 30 à 11 h 30.

 ??  ?? Jean-Baptiste Franceschi : « Le châssis de la Skoda Fabia R est fabuleux. On dirait qu’il n’y a pas de limite. Mais, bon, celle-ci existe et mieux vaut ne pas la dépasser ! » (Photos Thierry Mouchet et Jo Lillini)
Jean-Baptiste Franceschi : « Le châssis de la Skoda Fabia R est fabuleux. On dirait qu’il n’y a pas de limite. Mais, bon, celle-ci existe et mieux vaut ne pas la dépasser ! » (Photos Thierry Mouchet et Jo Lillini)
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