Congrès AMF : les maires déterminés
Les maires réunis, depuis hier, en congrès à Paris veulent passer à une phase de négociation avec l’exécutif sur les principaux dossiers fiscaux ou institutionnels, pour sortir de la période d’incompréhension qui a marqué le début du quinquennat. « Ce qui importe, c’est que nous discutions et que nous puissions négocier », a affirmé François Baroin (LR), président de l’Association des maires de France (AMF). Emmanuel Macron, qui veut rétablir le dialogue avec les territoires, ne se rendra pas cette année devant le congrès qui se tient jusqu’à demain Porte de Versailles. Le chef de l’État recevra en revanche, ce soir, plusieurs centaines de maires, ainsi que le bureau de l’AMF à l’Élysée. « Certains d’entre nous sont invités au château. Cette démarche surprenante fait beaucoup plus Ancien Régime que Nouveau Monde », a relevé le vice-président de l’association, le socialiste André Laignel.
Compensation de la taxe d’habitation
Déterminés à se faire entendre, les maires doivent élaborer une « plateforme de négociation » qui fera l’objet d’une résolution finale de leur congrès. Des revendications que l’AMF entend soumettre, dès aujourd’hui, au chef de l’État. Parmi les sujets sur lesquels les élus attendent des réponses : les modalités de compensation du montant de la taxe d’habitation pour les communes, la question des dotations, les emplois aidés, la relance du logement, les contrats financiers avec l’État ou encore la révision constitutionnelle. Autant de dossiers sur lesquels l’AMF souhaite que l’exécutif s’engage avant la fin du premier semestre 2019 pour assurer de la visibilité aux élus et aux candidats aux élections municipales de mars 2020. La ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, s’est dite « très contente que François Baroin envisage une phase de négociation », sur la réforme de la fiscalité locale en particulier. Dans une interview au Parisien, la ministre avait soupçonné « certains dirigeants » de l’AMF d’être « dans une posture plus politique » que d’autres associations d’élus et de ne pas accepter la main tendue du gouvernement. Prochain grand rendez-vous des collectivités territoriales : la réforme de la fiscalité locale, qui doit être discutée dans les prochains mois. Des discussions que les trois grandes associations d’élus – AMF, Assemblée des départements, Régions de France – entendent préparer ensemble avec, selon le président de l’ADF Dominique Bussereau (ex-LR), « des positions systématiquement communes » pour ne pas permettre au gouvernement de jouer les collectivités les unes contre les autres.