Kheiron éducateur en banlieue
MAUVAISES HERBES
De Kheiron (France). Avec Kheiron, Catherine Deneuve, André Dussollier. Durée : h . Genre : comédie dramatique. Notre avis :
En banlieue parisienne, Waël (Kheiron), un ancien enfant des rues, vit de petites arnaques qu’il commet avec Monique (Catherine Deneuve), une retraitée qui l’a pris en affection. Sa vie prend un tournant décisif le jour où un ami de Monique, Victor (André Dussollier), lui offre un petit job bénévole dans son centre d’enfants exclus du système scolaire. Waël se retrouve peu à peu responsable d’un groupe de six adolescents renvoyés pour absentéisme, insolence ou port d’arme. De cette rencontre explosive entre « mauvaises herbes » va naître l’espoir d’un avenir meilleur pour tous…
Après le succès public inattendu de son premier film autobiographique, Nous trois ou rien (700 000 entrées), l’humoriste Kheiron remet le couvert avec cette nouvelle comédie dramatique, inspirée, cette fois, de son expérience d’éducateur. On retrouve les qualités et les défauts de Nous trois ou rien : veine autobiographique, mélange de genres, bons dialogues et grosse ficelles scénaristiques au service d’un message humaniste. Catherine Deneuve et André Dussollier, stars du casting, sont bien employés et font le job. Mais ce sont surtout Kheiron et ses « élèves », jeunes acteurs inconnus pleins de talent, qui tirent le film vers le haut, pour en faire une comédie sociale moderne et enlevée. On en sort avec le sourire aux lèvres et une foi renouvelée en la jeunesse. Beshay (Rady Gamal), lépreux aujourd’hui guéri, n’a jamais quitté sa léproserie, dans le désert égyptien. Après la mort de son épouse, il décide de partir à la recherche de ses racines. Ses pauvres possessions entassées sur une charrette tirée par son âne, Beshay prend la route flanqué d’Obama (Ahmed Abdelhafiz), un orphelin nubien qu’il a pris sous son aile. Ensemble, ils vont traverser l’Égypte en quête d’une famille, d’un foyer ou, au moins, d’un peu d’humanité…
Grâce à l’étonnant charisme de son acteur principal au visage déformé par la lèpre (Rady Gamal) et à une vision de la misère débordante d’humanité, A. B. Shawky signe un feelgood road movie lumineux et gentil (et même parfois drôle), qu’on était tout de même un peu étonné de trouver en compétition à Cannes. Il en est d’ailleurs reparti bredouille. Sur un thème similaire, Makala d’Emmanuel Gras (Grand Prix de la Semaine de la Critique en ) était autrement plus intéressant.