Ces graines de champions qui poussent vers la finale
S’ils se qualifient à la fin du mois pour la finale nationale des Olympiades des Métiers, Corentin Robert et Cédric Lamberti rejoindront la Russie pour le mondial
Derniers coups de pelles. Corentin Robert et Cédric Lamberti peaufinent les derniers petits détails de leur aménagement paysager. Pour le moment, il s’agit encore d’un entraînement. Avant de plonger dans le grand bain. La compétition, la vraie, celle de la finale nationale des Olympiades des Métiers, qui se déroulera les 29 et 30 novembre ainsi que le 1er décembre à Caen. Après avoir donné un dernier coup d’éclat à leur petit bijou de conception, les deux techniciens paysagers de 19 et 20 ans, salariés depuis septembre (1), se dépêchent de quitter leurs uniformes pour enfiler de beaux vêtements. Il sent comme des odeurs de terre, de bois et d’eau de Cologne aux abords du CFPPA d’Antibes. Dans quelques minutes, les deux candidats à une qualification mondiale des Olympiades des métiers – qui se dérouleront en août 2019 à Kazan, en Russie – seront félicités pour leur qualification nationale lors d’une remise de prix au sein même du CFPPA.
« Notre objectif, devenir champions du monde ! »
Avant de faire de beaux discours, le binôme n’a pas chaumé. Accompagnés par Vincent Suzanne, formateur au CFPPA et coach du binôme, Corentin et Cédric ont bossé environ 140 heures ces dernières semaines. Colossal et indispensable si l’on veut décrocher le graal. Comme de vrais sportifs de haut niveau, tous les candidats de la région Paca sélectionnés à ces Olympiades bénéficient d’un entraînement mental et physique dans les différents Creps de la région. Afin d’être prêts à en découdre le jour J. « Je les suis en grande partie sur mon temps libre, annonce Vincent Suzanne. Mais c’est tellement enthousiasmant d’entraîner des jeunes qui ont autant envie, qui écoutent et qui sont motivés. Leur objectif, notre objectif, c’est de devenir champions du monde ! Plus sérieusement, c’est déjà qu’ils terminent premiers au concours national, et avec une bonne marge de manoeuvre sur les deuxièmes. » Et pour cause, la règle veut que les deux équipes qui terminent aux deux premières places se démarquent ensuite, dans un finish qui se joue à la motivation, devant le jury final. Alors forcément, si la différence en terme de technique ne fait aucun doute, les deux anciens étudiants du CFPPA Antibois s’envoleront vers la Russie. « J’ai déjà participé aux Olympiades l’an dernier, confie Cédric. C’était la première fois pour moi mais aussi Vincent. On a beaucoup appris de nos erreurs. On en a retenu beaucoup de petites choses, d’astuces, qui vont nous servir cette année je pense. » Corentin, lui, est moins bavard. Mais non moins déterminé. La place en Russie, il la veut tout autant que Cédric. « On est prêts. On s’est entraînés et on voit que les automatismes sont là. J’ai déjà participé au concours du Meilleur apprenti de France. Mais c’est un concours individuel. Je préfère cette configuration, en équipe. On peut compter l’un sur l’autre. C’est rassurant. Et puis nous sommes très complémentaires. »
« L’apprentissage est une filière d’excellence »
Le directeur du CFPPA, Laurent Cuquel, compte sur eux pour dorer le blason de son établissement. « C’est gratifiant, en tout cas, d’avoir des jeunes qui sont aussi investis. Évidemment, s’ils gagnent, cela mettra en valeur notre formation. Mais ça démontre déjà que l’on est capable de former des apprentis au très haut niveau dans leurs métiers. Nous sommes ici sur des parcours très exigeants. Lorsqu’on passe devant leur chantier, ça calme les plus jeunes. Ils voient ce qu’ils doivent être capables de faire plus tard. » Au-delà de la fierté d’une qualification pour les championnats du monde et d’un voyage au coeur de la grande Russie, les deux techniciens de l’aménagement paysager, purs produits de la formation antiboise, se feraient ainsi une carte de visite en cas de titre national. Et comme le rappelait le directeur de l’établissement lors de la cérémonie qui les a notamment encouragés à donner le meilleur d’eux-mêmes à la fin du mois, « l’apprentissage est une filière d’excellence. »