MOUGINS Johan Van Mullem expose Bleu-Topique
Le musée Bonnard présente, à partir de samedi 24 novembre (l’inauguration est prévue à 11 h) et jusqu’au 9 juin prochain, l’exposition « Bonnard en Noir et en Couleur » : 60 oeuvres issues des collections accompagnées de peintures inédites. Le parcours débute autour des oeuvres de jeunesse, alors que Pierre Bonnard se passionne pour les estampes japonaises. Le pouvoir du noir l’occupe alors, largement utilisé pendant les années Nabis, pour ses affiches et ses projets graphiques. Viennent ensuite les oeuvres de la maturité, durant ses séjours normands puis cannettans, où triomphe la couleur associée à un cadrage rigoureux.
Affiches et objets usuels
L’exposition est structurée selon cette chronologie, en 3 étapes. « Les années jeunesse » sont marquées par un univers stylisé et épuré : cloisonnement des formes, aplats de couleurs vives, perspective étagée, emploi exagéré de l’arabesque comme dans l’affiche France Champagne (1891) ou la Revue Blanche (1894). Son intérêt s’étend aux objets usuels dont témoigne le Paravent des Nourrices tout juste revenu de Tokyo. Pendant cette période, il aborde des sujets de la vie moderne avec Les Patineurs, Les Enfants Solfiants.
Bientôt, les agendas
«Intimisme» présente des oeuvres dans lesquelles Bonnard affirme sa modernité par des cadrages décentrés et ses flous. Il pratique la photographie pour soutenir sa recherche des formes. De nombreux tableaux invitent à pénétrer l’espace intime et Marthe est souvent représentée : La Valise, Nus se reflétant dans une glace et Nu à La Baignoire (1 936) prêté jusqu’en janvier par le Musée d’Art Moderne de Paris. Enfin, Paysages du Midi correspond à cette maturité picturale révélée par la rencontre du peintre et de la Côte d’Azur. La lumière et la nature luxuriante qu’il découvre figurent pour lui un paradis terrestre. Pendant cette période, il dessine pour capturer des impressions qu’il peindra par la suite, dans son atelier. Ses agendas sont ainsi devenus des composantes indissociables de son oeuvre. 20 d’entre eux, datés de 1927 à 1946, seront présentés pour la 1re fois à partir du 9 mars, grâce à un partenariat exceptionnel avec la Bibliothèque Nationale de France. Musée Bonnard, 16 boulevard Sadi-Carnot, Le Cannet;www.museebonnard.fr,ouvert de 10 h à 18 h, rens. 04.93.94.06.06. Bleu comme le ciel et la mer. Bleu comme la planète et la trame de l’univers où se cachent les secrets qui interrogent, Johan Van Mullem présente l’exposition Bleu-Topique, jusqu’au 17 mars 2018 au Musée d’Art Classique de Mougins. Il plonge son regard au-delà de la surface du monde, dans cette moelle invisible qui structure l’univers et propose au public de regarder avec lui, dans cet inconscient qui ne fait plus peur. « Je fais un travail particulier», dit-il, « je peins des visages à partir de mon imaginaire. Je me laisse guider par l’inconscient et je crée ce que je ressens. »
Il peint des visages
S’abandonner à la vérité, la sienne, ou celle commune, est-ce là le secret de ces toiles, de ces dessins qui bouleversent ? Partout l’énergie qui guide la matière est en mouvement. Elle tourne, virevolte, s’étend, se replie. L’artiste belge était destiné à devenir architecte. Pourtant, depuis ses 4 ans, il ne rêvait que d’être artiste. Et enfin, il osa. « J’ai mis 50 ans pour y arriver. Avant, je ne m’en donnais pas le droit. » De cette longue attente est née une liberté savoureuse et prolifique, sans nuage : celle d’être soi et de créer, sans angoisse. Désormais sans peur, il se connecte à « une mémoire collective » de laquelle surgissent des représentations qu’il dessine, peint ou sculpte à l’envi. Sa technique de peinture, qui utilise l’encre sur toile ou carton, correspond idéalement à ses recherches. Il appose des couches superposées qui donnent une impression de profondeur. Il y ménage des traces qui ressemblent à une écriture mystérieuse. Mais peu importe ce qui a porté sa créativité, il ne donnera pas de message clair, pas de titre aux tableaux. Chacun, chacune, est libre d’interpréter. S’il adore ce qu’il fait, il adore aussi « rencontrer les gens ». Ceux-ci lui livrent leur étonnement et leur émoi, «des choses extraordinaires.» A qui le tour ?