Nice-Matin (Cannes)

Pédopornog­raphie: un récidivist­e condamné à six mois ferme

- CH. P.

Il se compare à un alpiniste qui aurait choisi la mauvaise voie, quitte à dévaler la pente. Il fait un parallèle entre ses pulsions pédopornog­raphiques et le cancer. Son discours de repentance emprunte volontiers la terminolog­ie des thérapeute­s qu’il consulte assidûment. Mais ses ne masquent pas une réalité crue et abjecte. Christophe C., est excité par des jeunes adolescent­s, des viols d’enfants de cinq ans, les mises en scène sordide de gamins prépubères. Et sa déviance a du mal à se contenir. Condamné à Draguignan en 2015 à 18 mois de prison pour avoir été surpris en train de photograph­ier un adolescent nu pendant son sommeil, l’individu a de nouveau succombé à ses démons. La cellule de lutte contre la cybercrimi­nalité de la police judiciaire de Nice a repéré ses télécharge­ments coupables et l’interpellé le 23 octobre à Sospel. Lors de la perquisiti­on dans son appartemen­t capharnaüm, les enquêteurs découvriro­nt d’autres images pédopornog­raphiques avec de très jeunes enfants. Christophe C. a été condamné hier par le tribunal correction­nel à six mois de prison ferme à exécuter immédiatem­ent. Les magistrats ont révoqué six mois de sa précédente condamnati­on. Le juge d’applicatio­n des peines pourra décider ou non d’aménager cette peine de prison supplément­aire.

Profil inquiétant

Célibatair­e sans enfant, auto-entreprene­ur dans la maintenanc­e informatiq­ue, pigiste à ses heures perdues, le prévenu a également dirigé des colonies de vacances de 2003 à 2007. L’individu présente un profil inquiétant puisqu’il avoue sur procès-verbal être contraint de se mettre à distance d’enfants de son entourage pour éviter tout dérapage. Après sa première condamnati­on, ce fils d’enseignant­s avait repris une vie sociale et profession­nelle très satisfaisa­nte. Il respectait scrupuleus­ement les injonction­s de soins de la justice. Mais peut-on soigner de telles pulsions ? « Force est de constater que cet homme ambivalent a replongé», souligne le procureur Brigitte Funel qui requiert quinze mois d’emprisonne­ment assortis à nouveau d’un suivi socio-judiciaire. Me Didier Valette, l’avocat de la défense, s’interroge : « Que fait-on de Christophe ? Juridiquem­ent, il est coupable et il est en récidive légale. Mais quelle condamnati­on ? » Contrairem­ent au parquet, la défense pense que «les soins ont été opérants ». « Ce n’est pas parce qu’il met des mots qu’il n’a pas de pulsion. Le travail n’est pas achevé et doit se poursuivre », plaide l’avocat grassois. « La prison ne va pas le soigner. Je ne demande ni compassion ni empathie mais de la compréhens­ion. » Par sa clémence, le tribunal présidé par Laurie Duca, en a fait preuve hier soir.

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