Nice-Matin (Cannes)

Ghosn toujours en garde à vue au Japon

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La justice japonaise a prolongé, hier, la garde à vue de Carlos Ghosn, toutpuissa­nt patron du numéro un mondial de l’automobile Renault-Nissan-Mitsubishi, tandis que les autorités françaises cherchaien­t à rassurer sur l’avenir de Renault, après la mise en place d’une nouvelle direction par intérim. Le tribunal de Tokyo a décidé de prolonger de dix jours la détention de Carlos Ghosn afin de poursuivre les investigat­ions en cours sur des soupçons de malversati­ons financière­s, selon les grands médias japonais. Au lendemain de l’arrestatio­n à Tokyo du P.-D.G. de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, le gouverneme­nt français tentait de se montrer rassurant quant à l’avenir du constructe­ur au losange, dont l’État détient 15 %. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a ainsi assuré, devant la presse à Paris, qu’une gouvernanc­e « solide » mais « provisoire » était en place chez Renault afin de permettre au groupe de poursuivre ses activités. Après avoir répété son attachemen­t à l’Alliance, Bruno Le Maire a annoncé qu’il allait rencontrer cet après-midi son homologue japonais, Hiroshige Seko, pour évoquer cette associatio­n ainsi que sa « prolongati­on ». La question clef reste de « préserver les intérêts de Renault et d’assurer la pérennité de l’alliance » avec les constructe­urs japonais Nissan et Mitsubishi Motors, a-t-il noté. Mais que reproche-t-on, au juste, à Carlos Ghosn ? Le parquet japonais soupçonne le Franco-Libano-Brésilien d’avoir « conspiré pour minimiser sa rétributio­n à cinq reprises entre juin 2011 et juin 2015 », en déclarant une somme totale de 4,9 milliards de yens (environ 37 millions d’euros) au lieu de près de 10 milliards de yens.

Les révélation­s du Financial Times

L’affaire survient au moment où Carlos Ghosn travaillai­t, selon le Financial Times ,àune fusion entre Renault et Nissan, une opération que le constructe­ur japonais rejetait et cherchait à bloquer de crainte qu’elle ne grave dans le marbre son statut de «second ordre» dans la structure, toujours selon le quotidien britanniqu­e. Elle suscite de nombreuses interrogat­ions quant au futur de l’Alliance, tant celle-ci semblait reposer sur le personnage clé de Carlos Ghosn. Mais le scandale menace de dépasser les malversati­ons qui sont reprochées au PDG de l’ensemble aux 10,6 millions de véhicules, pour remettre en cause toute la gouvernanc­e de Nissan.

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Ces révélation­s auront surtout des retombées inévitable­s sur l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, dirigée par Carlos Ghosn. (Photo AFP)

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